2017
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Vita Kim, « La fricassée : aspects d’un genre original », Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique, ID : 10.7202/1066439ar
L’auteure du présent article propose aux lecteurs une partie de sa recherche consacrée aux chansons franco-flamandes connues au xvie siècle sous le nom de fricassée. Parmi les oeuvres polyphoniques a cappella interprétées durant la Renaissance, ce genre, créé afin de faire rire le public, joue un rôle particulier. Composée de plusieurs mélodies et textes poétiques empruntés à d’autres chansons, la fricassée se distingue par son caractère érotique et parfois absolument obscène. Pour quelle raison cette jolie miniature vocale, apparue au premier tiers du xvie siècle, reste-t-elle populaire jusqu’à la fin de la Renaissance ? Le but de cet article est d’expliquer certains traits caractéristiques de ce genre en lien avec le concept Homo ludens de Johan Huizinga ainsi que la philosophie du rire carnavalesque de Mikhail Bakhtin. L’existence de ces liens se démontre notamment par des exemples tirés d’une fricassée, qui a longtemps échappé à l’attention des chercheurs jusqu’à ce qu’elle soit découverte en 2013 dans la Bibliothèque nationale de Bavière. L’étude de cette oeuvre se penche surtout sur l’analyse de ses textes qui, d’après l’auteure, non seulement constituent l’un des plus intéressants aspects de ce genre, mais aussi confirment que son caractère ludique a pour origine les concepts mentionnés.