Pouvoir, inconfort et apprentissage : les cours féministes peuvent-ils et doivent-ils être des espaces préfiguratifs et sécuritaires ?

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2019

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Éthique en éducation et en formation : Les Dossiers du GREE ; no. 7 (2019)

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Geneviève Pagé, « Pouvoir, inconfort et apprentissage : les cours féministes peuvent-ils et doivent-ils être des espaces préfiguratifs et sécuritaires ? », Éthique en éducation et en formation: Les dossiers du GREE, ID : 10.7202/1066655ar


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L’enseignement féministe se donne souvent comme mandat d’être préfiguratif, c’est-à-dire de produire dans le ici et maintenant les formes de relations sociales qui sont l’objectif des mouvements (féministes) (Boggs, 1977, p. 100). De même, les pédagogues féministes tentent souvent de créer des espaces dits « sécuritaires » (safe space), où les personnes apprenantes se sentent en sécurité d’exprimer leurs pensées (Holley et Steiner, 2005). S’il est important et légitime de favoriser la participation de tous, particulièrement des personnes qui prennent rarement la parole publiquement (les femmes et les personnes racisées), j’avance, à l’instar de hooks (1994) et de Barret (2010), que tenter de créer un espace sécuritaire (safe space) dans une salle de classe n’est ni réaliste ni désirable. Je propose plutôt d’investir le concept d’« espace d’apprentissage » et d’y construire des pratiques pédagogiques féministes visant à outiller les personnes étudiantes pour qu’elles deviennent des actrices de changement jonglant avec des personnes et des contextes imparfaits.

Feminist teaching often tries to implement prefigurative politics, i.e. spaces that embody here and now those forms of social relationships that are the goals of the (feminist) movement (Boggs, 1977, p.100). Similarly, feminist pedagogy often tasks itself with the mission to create “safe spaces” for learning, where students feel safe enough to share their thoughts and feelings (Holler and Steiner, 2005). Although it is important and legitimate to foster spaces where everyone participates, especially people who rarely speak up in public spaces (women, people of colour), I argue, following hooks (1994) and Barret (2010), that it is neither possible nor desirable to try to create a “safe space” in the classroom. Instead, I suggest we ought to invest in the concept of “learning spaces” and to construct feminist pedagogical practices that aim to better equip students to become transformation actors negotiating with imperfect contexts and people.

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