Une présence qui dérange : Des coiffeurs « maghrébins » et « noirs » faisant face au racisme en salon de coiffure

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2018

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Sociologie et sociétés ; vol. 50 no. 2 (2018)

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Diane Desprat, « Une présence qui dérange : Des coiffeurs « maghrébins » et « noirs » faisant face au racisme en salon de coiffure », Sociologie et sociétés, ID : 10.7202/1066812ar


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Cet article analyse les différentes barrières que rencontrent les coiffeurs descendants d’immigrés, originaires du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne, au cours de leur carrière pour se faire une place dans le métier et les tentatives qu’ils mettent en place pour infléchir cette situation. Il restitue notamment les différentes injonctions corporelles ou langagières exigées par la profession. Pour se rapprocher d’un « idéal caucasien » recherché par les collègues de travail et les employeurs, les coiffeurs sont par exemple sommés de se lisser les cheveux ou de changer de prénom. La figure de la clientèle vient justifier ces exigences de la part des employeurs. Cet article montre également comment, dans une profession constituée majoritairement de femmes, être un homme tend à atténuer cette identité raciale qu’on leur appose. Mais ces tentatives de mise en conformité à cet idéal professionnel ne signifient pas acceptation du racisme. Des formes de résistance à cette traduction du social apparaissent et leur permettent de retrouver une certaine estime de soi.

This article examines the different barriers faced by hairdressers descendants of immigrants from the Maghreb and sub-Saharan Africa, during their careers to find a place in the trade and the attempts they put in place to change their situation. This article delivers in particular the different bodily or linguistic injunctions required by the profession. To get closer to a “Caucasian ideal” sought by co-workers and employers, hairdressers are, for example, required to smooth their hair or change their name. The customer feature justifies these requirements on the part of employers. This article also shows how, in a predominantly female profession, being a man tends to mitigate this racial identity that is affixed to them. But these attempts to conform to this professional ideal do not mean acceptance of racism. Forms of resistance to this translation of those social issues appear and allow them to regain a certain self-esteem.

Este artículo analiza las diferentes barreras que enfrentan los peluqueros descendientes de inmigrantes originarios del Magreb y del África subsahariana a lo largo de su carrera para hacerse un lugar en el oficio y los intentos que ponen en marcha para cambiar esta situación. El artículo restituye, en particular, los diferentes requerimientos personales o lingüísticos exigidos por la profesión. Para avanzar hacia un “ideal caucasiano” buscado por los colegas de trabajo y los empleadores, los peluqueros son, por ejemplo, conminados a alisarse el cabello o a cambiar de nombre. La figura de la clientela viene a justificar estas exigencias por parte de los empleadores. Este artículo muestra igualmente cómo, en una profesión constituida en su mayor parte por mujeres, ser hombre tiende a atenuar la identidad racial que se les da. Pero estos intentos de adaptación a este ideal profesional no significan la aceptación del racismo. Emergen diversas formas de resistencia a esta interpretación de lo social, permitiéndoles recuperar cierta autoestima.

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