2019
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Revue des Sciences de l’Eau ; vol. 32 no. 3 (2019)
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Hind Derfoufi et al., « Suivi de la qualité bactériologique des eaux de surface du Maroc oriental », Revue des sciences de l’eau / Journal of Water Science, ID : 10.7202/1067309ar
L’oued de la Moulouya et ses affluents demeurent les principales ressources en eau pour irriguer les champs agricoles avoisinants de la région de Berkane qui représentent l’activité principale de cette région. L’évaluation de la qualité des eaux de ces ressources s’avère une nécessité pour maintenir leur bon fonctionnement et par la suite assurer un bon rendement des produits agricoles. Pour ce faire, un suivi mensuel de prélèvements des eaux a été réalisé dans l’oued de la Moulouya et son affluent Zegzel-Cherâa durant une année de décembre 2015 à novembre 2016. Ces prélèvements ont fait l’objet d’analyses bactériologiques selon les protocoles décrits par les normes marocaines ISO et les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les analyses bactériologiques ont montré que l’oued de Cherâa est soumis à une forte pollution d’origine humaine et animale, avec une prédominance de la source humaine. En effet, la charge bactérienne (coliformes totaux [CT], coliformes fécaux [CF], Escherichia coli [EC], streptocoques fécaux [SF], etc.) est supérieure aux normes marocaines du Secrétariat d’État auprès du ministère de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement (SEEE, 2007) indiquant ainsi que les eaux sont de mauvaise qualité. L’analyse explicative (ACPn) réalisée sur les variables étudiées a permis de mettre en évidence un gradient de pollution pour l’oued Cherâa et a également fait ressortir l’automne comme la saison la plus chargée en bactéries indicatrices de pollution. L’abondance de ces microorganismes dans les cours d’eau traduit la présence possible de bactéries pathogènes qui pourraient causer des maladies au sein de la population qui utilise ces eaux pour boire et pour l’irrigation. Les eaux de l’oued Cherâa sont impropres à la consommation.