2019
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Sens public ; vol. no. (2019)
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Julia Shpinitskaya, « Deconstructing Andrei Tarkovsky’s Magic Realism : Sound Design and the Category of Irreal », Sens public, ID : 10.7202/1067435ar
Rejetant les pratiques habituelles de son temps, Andreï Tarkovski confia au compositeur Edouard Artemiev la tâche de créer un design sonore sans précédent pour ses films en lieu et place des bandes musicales conventionnelles ; voie qu’il poursuivit dans ses derniers films avec d’autres collaborateurs. Cet article analyse le rôle du design sonore dans les transitions du réel au magique dans plusieurs séquences audio-visuelles des films réalisés par le cinéaste russe dans les années 1970 et 1980 ; et en particulier les apports d’une nouvelle technologie et du son électronique dans le processus de création. Des synthétiseurs uniques en leur genre tels que l’ANS et le Synthi 100, avec lesquels E. Artemiev composa, devinrent les instruments décisifs d’un travail sonore original. Ils permirent de créer un espace sonore capable d’absorber des sources hétérogènes telles que des sons naturels et ambiants, des bruits, des sons instrumentaux, et des citations musicales, et de les transformer afin de générer un son aux caractéristiques ambivalentes. Cette analyse s’attache à recréer la genèse de la composition, de sa conception initiale à sa production finale à l’aide des commentaires effectués par Eduard Artemiev et Owe Svensson (mixeur suédois qui travailla avec A. Tarkovski à la création de la bande sonore de son dernier film, Le Sacrifice).