2019
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Laval théologique et philosophique ; vol. 75 no. 1 (2019)
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Torrance Kirby, « The “Cosmographic Mystery” : Johannes Kepler’s Conversion of Astronomy », Laval théologique et philosophique, ID : 10.7202/1067503ar
En 1616, la Congrégation de l’Index a interdit l’impression et la lecture de l’ouvrage de Copernic, Des révolutions des orbes célestes (1543), sur le motif que l’héliocentrisme contredit les saintes Écritures. Selon Johannes Kepler, « étudier les cieux, c’est connaître Dieu en tant que Créateur ». En outre, « puisque nous, astronomes, sommes des prêtres du plus haut Dieu en ce qui concerne le livre de la nature, il convient que nous réfléchissions non à la gloire de notre esprit, mais plutôt, avant tout, à la gloire de Dieu ». Un certain précédent à de telles affirmations se retrouve dans la conception de Jean Calvin de la création comme un « théâtre de la gloire de Dieu » avec son corollaire desdits « deux livres ». La défense de l’héliocentrisme copernicien par Kepler s’appuie sur la distinction entre le Livre de la Nature et le Livre des Écritures. S’appuyant sur les fondements sotériologiques posés par Martin Luther, l’astronome théologien Kepler cherche également à préciser la distinction entre un ciel « visible » et un ciel « invisible », avec des conséquences importantes pour la physique astronomique. La nouvelle astronomie est profondément impliquée dans les controverses théologiques du seizième siècle.