2020
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Dalhousie French Studies : Revue d'études littéraires du Canada atlantique ; vol. no. 115 (2020)
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Stephanie Posthumus, « Posthuman Conjectures: Animal and Ecological Sciences in Marie Darrieussecq’s Dystopian Fiction », Dalhousie French Studies: Revue d'études littéraires du Canada atlantique, ID : 10.7202/1067883ar
Malgré l’écart de plus de vingt ans qui les sépare, les romans Truismes (1996) et Notre vie dans les forêts (2017) de Marie Darrieussecq ont plusieurs traits en commun tels que la mise en scène d’une société dystopique, le ton d’urgence de la voix narrative, et les thèmes de l’hybridité, de la corporéité, et de la révélation. Déconstruisant les oppositions animal/humain, nature/culture et humain/machine, les deux romans invitent le lecteur à mettre en question l’anthropocentrisme. Dans cet article, je formule quatre conjectures de la théorie post-humaine qui permettent de suivre les traces des études éthologiques et des sciences écologiques dans les deux romans. Tout d’abord, j’examine les manières dont la présence de mondes animaux non-humains exige de nouvelles subjectivités et une écriture incarnée. Deuxièmement, je passe du monde animal à l’organisme cybernétique qui reste pris dans les effets et affects du complexe technoscientifique dans les deux romans. Troisièmement, j’analyse la mort et l’affaiblissement comme phénomène non-métaphysique situant l’être humain dans un ensemble de relations éco-évolutionnaires. Enfin, je définis l’écriture comme une forme de technologie (post)humaine dont les romans se servent pour rejeter l’idée de la supériorité humaine tout en illustrant la capacité du langage à imaginer de nouveaux paradigmes moins hiérarchiques.