Un « gai savoir » : stratégies du rire dans les lettres d’une érudite des Lumières

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2019

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Arborescences : Revue d'études françaises ; no. 9 (2019)

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Entre 1753 et 1755, la châtelaine éclairée Henriette Edme des Rouaudières écrit à son ami le parlementaire exilé Louis Angran d’Allerai. Dans les 35 lettres conservées de leur correspondance, elle mobilise le bel esprit quasi systématiquement en l’associant aux échanges savants qu’elle entretient avec son correspondant. Belles lettres, physique, théologie, philosophie ou politique sont l’occasion de jeux de mots, clins d’oeil, remarques badines. Entre rire érudit et érudition riante, les lettres d’Henriette font état d’une remarquable ambigüité : écrire à Angran revêt un enjeu sérieux pour elle, mais n’empêche pas la légèreté du propos, une conciliation que seule la lettre permet. Tout cela éclaire les stratégies discursives complexes de cette érudite isolée : valorisation de soi par l’esprit, trait classique des élites françaises ; banalisation de l’échange érudit, de ce fait plus acceptable sous une plume féminine ; réduction des distances qui existent entre elle et son prestigieux interlocuteur. À la fois mondain, savant et politique, le discours épistolaire d’Henriette est un bel exemple de l’agentivité féminine au xviiie siècle.

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