La culture juridique de la marginalisation : le système poreux du droit des favelas de Rio de Janeiro

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2019

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Revue générale de droit ; vol. 49 no. 2 (2019)

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Viviane Bastos e Silva, « La culture juridique de la marginalisation : le système poreux du droit des favelas de Rio de Janeiro », Revue générale de droit, ID : 10.7202/1068527ar


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Cet article analyse la manière dont le droit de l’État promeut la ségrégation spatiale et comment fonctionne le système des droits dans le territoire ségrégué. L’objet de cette étude, ce sont les favelas de la ville de Rio de Janeiro au Brésil. Même si certaines favelas ont plus de 100 ans, l’illégalité et la précarité — temporelle et matérielle — sont encore considérées comme étant constitutives des favelas. L’absence de reconnaissance de cette zone s’étend à l’individu qui y réside : sa vie n’est pas validée ou alors elle l’est, mais accompagnée de contraintes. La favela est donc un espace dévalorisant et déprécié, dans lequel les résidants n’ont qu’une citoyenneté limitée. Le conflit entre les normes juridiques et le système interstitiel de droits dans les favelas montre bien que non seulement le droit n’est pas intéressé aux besoins des résidants des favelas (omission), mais encore exclut-il ceux-ci (action). En d’autres termes, la loi sert à construire et à perpétuer la marginalisation, y compris celle de l’espace physique de ces citoyens.

This article analyses how state law promotes spatial segregation and how the system of rights operates in the segregated territory. The chosen field of study is the favelas of the city of Rio de Janeiro in Brazil. Even if some favelas are more than 100 years old, illegality and precariousness — temporal and material — are still considered as constituent attributes of favelas. The denial of recognition of this zone manifests itself even to the individual who resides there: his life is not validated or is validated with constraints. It is therefore a depreciative and depreciated space capable of highlighting the limited and boundary category of citizenship. The confrontation between legal norms and the interstitial system of rights in the favelas makes it possible to observe that the law is not interested in the needs of these persons (omission) but that it operates in an institutional process of exclusion of residents from the favelas (action). In other words, the law is a key element for the construction and perpetuation of marginalization, including with regard to the physical space of these citizens.

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