Entre méfiance et défiance : les Autochtones et la justice pénale au Canada

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2020

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Les Cahiers de droit ; vol. 61 no. 1 (2020)

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Mylène Jaccoud, « Entre méfiance et défiance : les Autochtones et la justice pénale au Canada », Les Cahiers de droit, ID : 10.7202/1068781ar


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L’auteure fait ressortir un certain nombre de limites quant à la manière dont la confiance du public dans le système de justice est généralement abordée. La mise en évidence de ces limites l’amène à suggérer d’analyser la confiance sous l’angle d’un rapport social, c’est-à-dire d’un rapport coconstruit dans des relations de pouvoir entre groupes vulnérabilisés et systèmes de régulation sociopénale et dans lesquelles une méfiance réciproque se forge et se renforce. Ainsi, l’auteure tente de démontrer que la méfiance est constitutive du fonctionnement du système pénal à l’égard des Autochtones qui, configurés en figures de risque, font l’objet d’une pénalité de contrôle et de surveillance. La méfiance est parallèlement ancrée dans l’expérience collective et individuelle des Autochtones avec un système de justice qui a constitué, de l’histoire coloniale jusqu’à nos jours, une source importante de discrimination, d’oppression et de sous-protection.

This paper identifies a number of limitations on how public confidence in the justice system is generally addressed. The author suggests that public confidence be analyzed from the perspective of the societal relationship born of the power relations between vulnerable groups and socio-penal regulatory systems, in which mutual distrust is engendered and reinforced. This paper attempts to demonstrate that distrust is a fundamental element of how the criminal justice system works to frame Indigenous peoples as a risk and subject them to a penalty of control and supervision, and that it is also rooted in Indigenous peoples’ individual and collective experience of a justice system that has been an important source of discrimination, oppression, and under-protection from the colonial period to the present.

La autora ha identificado un cierto número de límites sobre la manera como se aborda la confianza del público en el sistema de justicia. La identificación de dichos límites ha conllevado a sugerir el análisis de la confianza bajo el ángulo de un informe social, es decir, de un informe realizado de manera conjunta con las relaciones del poder entre grupos vulnerabilizados y sistemas de regulación sociopenal, y en las cuales una desconfianza recíproca se forja y se refuerza. En este artículo, la autora trata de demostrar que la desconfianza forma parte del funcionamiento del sistema penal con respecto a los indígenas, que configurados en figuras de riesgo son objeto de una sanción de control y de vigilancia. La desconfianza está paralelamente anclada en la experiencia colectiva e individual de los indígenas, con un sistema de justicia que ha sido desde la historia colonial hasta nuestros días una importante fuente de discriminación, de opresión y de subprotección.

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