Traces du Grand Meaulnes dans Le pont traversé (1921) de Jean Paulhan

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2019

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Camille Koskas, « Traces du Grand Meaulnes dans Le pont traversé (1921) de Jean Paulhan », Tangence, ID : 10.7202/1069143ar


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La présence du Grand Meaulnes dans le parcours de Jean Paulhan tient d’abord à un ensemble de faits biographiques : sa relation avec Jacques Rivière, beau-frère d’Alain-Fournier, après la guerre ; la profonde amitié qui le lie à Albert Uriet, dont il fait la rencontre en 1914, et qui sera le premier illustrateur du Grand Meaulnes. La correspondance qu’il échange avec ce dernier pendant la guerre témoigne de la place qu’occupe dans leur amitié la mémoire commune du roman d’Alain-Fournier, mémoire qui va irriguer et nourrir les écrits de cette période. Ces réminiscences du récit d’Alain- Fournier semblent se déposer dans un texte de Jean Paulhan paru en 1921, le Pont traversé, dans lequel l’auteur, par le dispositif qu’il met en place — des récits de rêves doublés d’un commentaire réalisé à l’état de veille par le narrateur, qui cherche à la fois à les extraire de l’oubli et à les élucider —, engage un processus de reconnaissance, d’exploration d’un espace intérieur, à la fois familier et étrange. Notre hypothèse est que ce processus de reconnaissance engagé par le récit puise à la fois dans cette mémoire partagée de la guerre avec Albert Uriet, qui s’inscrit dans leur correspondance, mais aussi dans les souvenirs du Grand Meaulnes, dont les traces mémorielles imprègnent profondément l’univers du Pont traversé.

Le Grand Meaulnes is present in Jean Paulhan’s career mainly because of a set of biographical facts: his relationship with Jacques Rivière, brother-in-law of Alain-Fournier, after the war, and his close friendship with Albert Uriet, whom he met in 1914 and who would first illustrate Le Grand Meaulnes. His wartime correspondence with the latter testifies to the place occupied by the shared memory of Alain-Fournier’s novel in their friendship, a memory which would permeate and nourish the writings of this period. These reminiscences of Alain-Fournier’s narrative appear strewn throughout a text by Jean Paulhan published in 1921, Le pont traversé, in which the author, by means of the device employed—accounts of dreams accompanied by a commentary elaborated by the narrator on awakening, which seeks to both resurrect and elucidate them—, engages a process of recognition, of exploration of an inner space, both familiar and strange. We hypothesize that this process of recognition engaged by the narrative draws not only on this shared memory of war with Albert Uriet, which characterizes their correspondence, but also on the recollections of Le Grand Meaulnes, whose memory traces strongly inform the world of Le pont traversé.

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