Récit d’une ethnographe féministe occidentale à Riyad. L’arroseuse arrosée

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2020

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Recherches qualitatives ; vol. 39 no. 1 (2020)

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Hélène Bourdeloie, « Récit d’une ethnographe féministe occidentale à Riyad. L’arroseuse arrosée », Recherches qualitatives, ID : 10.7202/1070020ar


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Ce travail est le récit d’une ethnographie à Riyad, en Arabie saoudite, société ceinte de puissantes normes de genre, religieuses et sociales. À la suite d’une enquête sur les usages du smartphone par les Saoudiennes, il vise à interroger mon positionnement et mes caractéristiques (sociales et biologiques) en terrain sensible et à comprendre comment ils ont pu affecter mon ethnographie. Sur ce terrain, mon type blanc occidental, mon positionnement épistémologique féministe, mes traits biologiques ou identitaires tels que mon âge, sexe ou genre m’ont en effet désignée comme une outsider. Cette « assignation », qui a tantôt constitué un privilège, tantôt un inconfort épistémique, a produit des relations d’enquête à géométrie variable. Si elle m’a permis de jouir de confidences spécifiques, les rapports de pouvoir constitutifs de l’enquête ont quant à eux joué contre l’observatrice occidentale féministe que j’étais. Piégée par mon occidentalisme hégémonique, faisant de mon terrain un objet exotique, j’ai péché par naïveté, sinon par ethnocentrisme, en particulier par réductionnisme scientifique.

Based on a study of the use of mobile phones by Saudi women in Riyad, this article calls into question the positioning, position and characteristics (both social and biological) of the ethnographer in a sensitive area and seeks to understand how they could have affected her. This is the tale of an ethnographic study in Riyad, Saudi Arabia, where society is hemmed in by powerful gender, religious and social norms. In this place, the fact that I am a typical white Westerner, my epistemological feminist position and my biological or identifying traits such as my age, sex or gender all marked me as an outsider. This « assignment » was sometimes a privilege, sometimes an epistemic discomfort, and it produced research relationships of variable geometry. The relationships of power that made up the research played against me as a feminist Western observer. I was trapped by my Western hegemony that made my fieldwork an exotic subject and I sinned by naïveté, if not by ethnocentrism, especially through scientific reductionism.

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