L'objet immuable : L’atténuation comme méthode de conservation autochtone

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2019

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 43 no. 3 (2019)

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Caroline Butler et al., « L'objet immuable : L’atténuation comme méthode de conservation autochtone », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/1070149ar


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Sur la côte nord de la Colombie-Britannique, les Premières Nations sont confrontées à des douzaines de projets de développement industriel majeurs, notamment la construction de pipelines pour le transport du pétrole brut et du gaz naturel liquéfié, ainsi qu’au trafic maritime des pétroliers qui y est associé. En réponse à cette expansion industrielle écrasante, les Premières Nations ont élargi leurs programmes de gouvernance environnementale pour participer de manière déterminante à l’examen des normes, à la recherche sur les impacts et à la surveillance environnementale. La Première Nation Gitxaała est un cas intéressant pour l’étude de la transformation de ces procédures de gestion environnementale par l’intégration des valeurs gitxaała dans le système des évaluations environnementales et la mise en oeuvre des droits et titres autochtones. Pour protéger leurs territoires contre les intrusions coloniales et les changements environnementaux, la Nation Gitxaała et les Premières Nations voisines utilisent des connaissances autochtones et des structures de gouvernance collaborative afin de limiter et d’atténuer les impacts des projets industriels. Pour les sociétés autochtones soumises à des pressions aussi extrêmes, la conservation ne se résume pas à mettre en place des formes de protection plus strictes ou plus récentes : il s’agit aussi de maintenir le statu quo environnemental devant un développement industriel invasif. Alors que, en réponse au développement rapide des industries, d’autres ministères et programmes participent à la sélection d’aires marines protégées ou à l’élaboration de plans de gestion basés sur l’idée de conservation — des initiatives de conservation reconnaissables —, la véritable ligne de front de la conservation autochtone peut être considérée comme la participation à l’examen des normes environnementales, à la négociation d’ententes sur les impacts et les bénéfices du développement industriel, et à la surveillance de ses effets cumulatifs à long terme. C’est sur le champ de bataille de l’évaluation environnementale que la force imparable de ce développement rencontre l’objet immuable de la souveraineté et de la protection territoriales des Premières Nations et que des victoires invisibles, mais cruciales, en matière de conservation sont obtenues.

On the North Coast of British Columbia, First Nations face dozens of major industrial development proposals, including both crude oil and liquid natural gas pipelines and associated tanker traffic. In response to this overwhelming industrial expansion, First Nations have expanded their environmental stewardship programs to meaningfully engage in regulatory review, impacts research, and environmental monitoring. The Gitxaała First Nation provides an interesting case study of transforming such processes through integration of Gitxaała values into environmental assessment methodology and the application of Aboriginal rights and titles. Protecting their territories against colonial intrusions and environmental change requires Gitxaała and their neighbouring nations to use indigenous knowledge and collaborative governance institutions to limit and mitigate the impacts of these projects. For Indigenous societies under such extreme pressure, conservation is not only the achievement of higher or newer forms of protection, but simply maintaining the environmental status quo against encroaching industrial development. As other departments and programs engage in the selection of marine protected areas or developing conservancy management plans—recognizable conservation initiatives—in the face of rapid industrial development, the real frontline of indigenous conservation can be considered engagement in regulatory review, the negotiation of impact benefit agreements, and long-term and cumulative effects monitoring. It is on the environmental assessment battleground that the unstoppable force of industrial development meets the immovable object of First Nations sovereignty and territorial protection, and where invisible but critical conservation wins are achieved.

En la costa norte de Columbia Británica, las Primeras Naciones se han confrontado a docenas de proyectos de desarrollo industrial importantes, principalmente la construcción de oleoductos para el petróleo bruto, el gas natural líquido y el tráfico marítimo de barcos petroleros asociado. Como respuesta a dicha expansión industrial abrumadora, las Primeras Naciones han ampliado sus programas de intendencia medioambiental para comprometerse de manera determinante en el examen de las normas, la investigación sobre los impactos y el establecimiento de una vigilancia medioambiental. La Primer Nación Gitxaala es un caso interesante para el estudio de la transformación de dichos procedimientos de gerencia medioambiental para la integración de valores gitxaala en la metodología de la evaluación medioambiental y la aplicación de los derechos y títulos autóctonos. La Nación Gitxaala y las naciones vecinas emplean conocimientos autóctonos e instituciones de gobernanza colaborativa para limitar y atenuar los impactos de los proyectos industriales y para proteger sus territorios contra las intrusiones coloniales y los cambios medioambientales. Para las sociedades autóctonas sometidas a presiones tan extremas, la conservación ne se limita a aplicar formas de protecciones más elevadas o más recientes: permite asimismo mantener un cierto «statu quo» medioambiental frente a un desarrollo industrial invasivo. Mientras que, ante el desarrollo industrial rápido, otros departamentos y programas participan en la selección de áreas marinas protegidas o a la elaboración de planes de gestión basados en la idea de conservación -iniciativas de conservación identificables-, la verdadera linea de combate de la conservación para las poblaciones autóctonas puede ser medida por la implicación pragmática en el examen de las normas medioambientales, la negociación y los acuerdos sobre las repercusiones y las ventajas del desarrollo industrial, y el seguimiento de sus efectos acumulativos a largo plazo. Es en este terreno de evaluación medioambiental que la fuerza incontenible de dicho desarrollo encuentra el objeto inmutable de la soberanía y de la protección territorial de las Primeras Naciones y que las ganancias invisibles pero cruciales, se realizan en materia de conservación.

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