2019
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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 30 no. 1 (2019)
All Rights Reserved © The Canadian Historical Association / La Société historique du Canada, 2019
Andrew Kettler, « Queer Mineralogy and the Depths of Hell: Sulfuric Skills, Early Modern England, and the North American Frontier », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/1070633ar
Les niveaux d’appréhension environnementale sont déterminés par la façon dont les sensations menaçantes personnifiées discernent les dangers écologiques. Cela peut sembler être une simple catégorisation concernant le choix humain de participer à l’activisme environnemental. Cependant, alors que les conglomérats énergétiques s’efforcent de dissimuler leurs méfaits, le soi moderne vit rarement le déclin environnemental par le biais des cinq sens. Les distances entre le soi moderne et les dangers écologiques, tant physiques que discursifs, surviennent parce que la superstructure développe des mécanismes de défense qui protègent les pollueurs. La présence du soufre dans l’environnement anglais avant la révolution industrielle, signifiat toujours que le mal se déplaçait dans le domaine du préternaturel. La perception externe du mal par le biais de traces sensorielles du soufre était une forme de labeur sensoriel dans l’espace phénoménologique entre le supernaturel et le naturel. La notion que la détection du soufre signifiait le mal ou la malveillance s’est évanouie au début de l’ère moderne. Parce que le charbon et ses caractéristiques sensorielles sulfuriques sont devenus essentiels à l’établissement de la révolution industrielle, des changements personnifiés ont été contraints de se produire, essentiellement par la création d’une fausse conscience sensorielle qui définissait les sensations sulfuriques comme étant des marqueurs positifs de progrès, de profit et de pureté. Aux frontières du Commonwealth et des États-Unis nouvellement établis, ces sensations ont persisté. Les premières frontières de l’Amérique du Nord offrent des espaces historiques où les individus se sont déplacés vers l’ouest et ont cultivé leurs sens pour découvrir le profit. Les connotations sulfureuses du mal étaient rarement prises en compte, car les pionniers instruisaient leurs sens sous une superstructure qui définissait les associations avec le soufre comme étant prénaturellement sûres. Les compétences sensorielles étaient négociées et formées pour capter le charbon et le soufre grâce à des compétences tactiles, nasales, gustatives, visuelles et auditives plus importantes et plus raffinées. Ces pédagogies sensorielles ont habité le travail somatique plus à l’ouest, en Colombie-Britannique, connue pour ses conditions environnementales explosives dues aux grandes réserves de charbon, aux populations indigènes, aux produits alimentaires sacrés et à l’étonnante beauté naturelle. La façon dont les citoyens décident d’agir à la préoccupation environnementale, comme dans la ville moderne de Vancouver et ses monticules de soufre, dépend de la perception de la pollution par les sens socialement construits.