2019
Tous droits réservés © La revue Études Inuit Studies, 2020
Edouard Masson-MacLean et al., « Investigating the Utility of Birds in Precontact Yup’ik Subsistence: A Preliminary Analysis of the Avian Remains from Nunalleq », Études/Inuit/Studies, ID : 10.7202/1071944ar
Les oiseaux ont été une partie intégrante des modes de vie traditionnels yup’ik dans le Delta du Yukon-Kuskokwim et le sud-ouest de l’Alaska, autant économiquement que symboliquement. Du point de vue de la subsistance, les riches données ethnographiques pour la région montrent l’importance de cette ressource comme un aliment critique saisonnier et une source de matériaux bruts pour la fabrication de vêtements et d’outils. L’exploitation aviaire dans la société yup’ik precontact est cependant peu connue en raison du manque de recherches archéologiques dans la région, ce qui limite notre aptitude à comprendre les stratégies de subsistance avant le contact euro-américain. Des fouilles récentes sur le site de Nunalleq (XVIe-XVIIe siècles après J.C.) ont mis au jour un assemblage aviaire bien préservé procurant l’opportunité d’explorer l’utilisation des oiseaux pendant la période préhistorique tardive dans la région. Dans cet article, nous présentons les résultats de nos analyses archéozoologique et technique préliminaires de ce matériel. Ces nouvelles données indiquent qu’une relativement grande variété d’oiseaux était exploitée par les Yupiit precontacts, reflétant ainsi l’usage diversifié qu’ils en faisaient. Les oiseaux étaient non seulement exploités pour leur viande mais certains taxons étaient également chassés pour la qualité de leurs peaux dans la fabrication de parkas, de leurs plumes comme parure ou pour l’empennage de flèches, ainsi que de leurs os pour la production d’aiguilles et autres outils. Bien que cette étude montre un certain degré de continuité entre les pratiques de subsistance des Yupiit précontact et historiques, elle souligne un déclin graduel dans l’utilisation non-carnée des oiseaux et une croissance progressive, plus récemment, de l’exploitation d’espèces principalement chassées pour la consommation.