La Scouine couine : poétique de l’a-parole dans le roman d’Albert Laberge

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2020

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Études françaises ; vol. 56 no. 2 (2020)

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« Aucun des personnages du roman ne possède les mots pour exprimer la souffrance [de sa] vie », écrivent les auteurs de L’histoire de la littérature québécoise à propos des personnages de La Scouine d’Albert Laberge (M. Biron, F. Dumont, É. Nardout-Lafarge, Boréal, 2007, p. 208). L’ignorance de la langue est une thématique privilégiée dans la littérature québécoise, qui s’est prolongée de différentes manières au fil du xxe siècle, notamment grâce à une abondance de narrateurs enfants engendrant leur propre langage, rêvant d’union incestueuse ou de retour au paradis perdu de l’enfance. Cette insistante thématique est souvent considérée comme le signe d’une immaturité nationale à dépasser. Nous défendons la thèse inverse : le désir littéraire de révéler les origines du langage n’est pas synonyme d’immaturité lorsqu’il est assumé par une complexe élaboration poétique. Il relève alors d’un savoir-faire, ce que La Scouine d’Albert Laberge nous permet de démontrer. Nous proposons une hypothèse nouvelle sur la signification du titre de ce classique de la littérature québécoise. Cette analyse de la poétique du roman engage également une réflexion sur le nom propre et les rapports du sujet au langage qui a pour cadre le savoir de la psychanalyse.

“None of the characters in the novel owns the word to express his life’s suffering,” state the authors of L’histoire de la littérature québécoise about La Scouine by Albert Laberge (M. Biron, F. Dumont, É. Nardout-Lafarge, Boréal, 2007, p. 208). Ignorance of language is a privileged thematic in Quebec’s literature. It persisted throughout the 20th century, thanks in particular to an abundance of children narrators generating their own language and dreaming of incestuous unions or of returns to the lost paradise of childhood. This insistent thematic is often considered as the sign of a national immaturity to be overcome. We support the opposite thesis: the literary desire to reveal the language’s origins is not a synonym of immaturity when it is assumed by a complex poetic elaboration. It is then a matter of skill, as La Scouine allows us to demonstrate. We propose a new hypothesis concerning the meaning of the title of this classic of Quebec’s literature. This analysis of the poetics of the novel also involves a reflection on proper names and the relations between subject and language in the context of the knowledge of psychoanalysis.

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