2020
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Études littéraires africaines ; no. 49 (2020)
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Anthony Mangeon, « Les parentés narratives dans l’oeuvre de Tierno Monénembo », Études littéraires africaines, ID : 10.7202/1073859ar
Parmi les douze récits qui constituent à ce jour l’oeuvre romanesque de Tierno Monénembo, on peut noter un choix récurrent : six romans (Un rêve utile, Pelourinho, Peuls, Le Terroriste noir, Les Coqs cubains chantent à minuit, Bled) donnent à entendre l’acte narratif comme une parole adressée à un interlocuteur présent ou absent. Cette technique du « récit adressé », qui entretient d’étroites similitudes avec le « roman parlant » théorisé par Jérôme Meizoz, est non seulement un moyen de manifester divers liens entre narrateurs et narrataires, mais aussi l’occasion d’établir des parentés significatives entre les récits et leur personnel romanesque. L’oeuvre peut ainsi se lire comme un dialogue ininterrompu entre les vivants et les morts, ou bien entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique. Le présent article étudie donc les « parentés narratives » dans six romans de Tierno Monénembo, et il montre comment ces derniers diffractent différemment la question de la filiation tout en présentant entre eux certaines similitudes.