La place du patrimoine industriel dans les réhabilitations de friches : De la plus-value dérobée à l’argument d’aménagement

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2020

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Ethnologies ; vol. 42 no. 1-2 (2020)

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Georges Gay, « La place du patrimoine industriel dans les réhabilitations de friches : De la plus-value dérobée à l’argument d’aménagement », Ethnologies, ID : 10.7202/1074945ar


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Parce que leur requalification rencontre nécessairement le problème du traitement des traces de l’activité disparue, les friches questionnent le rapport que la société entretient avec le patrimoine industriel. Scories à éliminer car portant la marque de l’archaïsme pour les politiques fordistes d’aménagement, les héritages de l’industrialisation ancienne sont devenus des atouts à exploiter pour se distinguer dans la concurrence territoriale généralisée qui prévaut depuis les années 1980. L’instrumentalisation opportuniste du décor industriel qui marque les opérations alors engagées, rencontre ses limites au tournant des années 2000. L’émergence d’une sensibilité au patrimoine industriel dans les territoires concernés, la montée des contraintes environnementales, signent l’épuisement des recettes éprouvées. La mobilisation des ressources académiques apparaît alors comme un palliatif de l’impuissance des aménageurs. Il en résulte un approfondissement sur le sens historique du legs qui dépasse les effets de la seule séduction du bâti et transforme le statut du patrimoine de plus value dérobée en argument d’aménagement. Les logiques de requalification restent cependant essentiellement économiques et ne se démarquent pas d’objectifs de revalorisation et de promotion territoriale imposés aux populations.

Because the requalification of industrial wastelands is necessarily entangled with the challenge of dealing with traces of an obsolete activity, it questions the relationship that a society entertains with its industrial heritage. As slags to be eliminated because they bear the mark of the archaism of Fordist development policies, the heritage of industrialization from a bygone era have become assets to be exploited in order to stand out in the general competition between territories that has prevailed since the 1980s. The opportunistic instrumentaization of industrial landscapes which characterizes these operations met its limits at the turn of the 2000s. The emergence of an awareness to industrial heritage in the territories concerned with these tendencies and the rise of environmental constraints, led to the exhaustion of established methods. The mobilization of academic resources now appears to be a palliative for the incapacity of planners, and the result is a deepening of the historical sensitivity to industrial heritage, which goes beyond the effects of the mere seduction from the built environment, and transforms its status from the heritage of a stolen surplus value into a asset for development. The logic of this requalification, however, remains essentially economic and does not differ from the objectives of territorial upgrading and promotion imposed on the populations.

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