2020
© Société de philosophie du Québec, 2020
Maxime Plante, « Pluraliser — le legs de Heidegger », Philosophiques, ID : 10.7202/1075128ar
La publication récente de Geschlecht III permet pour la première fois d’embrasser de manière synoptique le projet Geschlecht et d’en apprécier la cohérence d’ensemble. Je prends le parti de lire la série Geschlecht comme la scène d’un héritage où Derrida se débat littéralement avec le legs heideggérien. J’isole en particulier le ressort de la critique du rassemblement (Versammlung) qui organise la lecture de Derrida dans toute la série. Je propose de distinguer deux niveaux à cette lecture : l’un, où est mis en scène le refus d’un héritage jugé métaphysique ou suspect ; l’autre, que l’on méconnaît plus volontiers, qui pour sa part met en scène un héritage partagé (don, promesse, économie). On verra la valeur de rassemblement apparaître tour à tour de l’un et de l’autre côté de ces lignes de partage, et pluraliser le legs devenir l’enjeu de la scène.