Un virage américain? : l’acculturation disciplinaire des premiers diplômés de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval

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2019

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Mens : Revue d'histoire intellectuelle et culturelle ; vol. 20 no. 1-2 (2019-2020)

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Jules Racine St-Jacques, « Un virage américain? : l’acculturation disciplinaire des premiers diplômés de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval », Mens: Revue d'histoire intellectuelle et culturelle, ID : 10.7202/1075430ar


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Entre 1941 et 1944, les frontières européennes étant fermées par la guerre, quatre des diplômés les plus prometteurs de l’École des sciences sociales, politiques et économiques de l’Université Laval sont envoyés aux États-Unis pour parfaire leur formation. Dans l’histoire de l’institutionnalisation des sciences sociales québécoises, ce moment américain est souvent perçu comme un point d’incurvation de la trajectoire disciplinaire qui conduit de la normativité religieuse à la rationalité scientifique. Dans sa forme la plus radicale, ce schéma interprétatif a pu conduire l’historiographie à croire que la dimension catholique de l’enseignement des sciences sociales lavalloises n’avait été qu’une stratégie d’intégration de la discipline dans le champ universitaire, stratégie progressivement abandonnée à partir du retour des premiers diplômés de leur voyage aux États-Unis. En mettant au jour l’effort d’acculturation disciplinaire de ces étudiants pendant leurs séjours, l’analyse de leur correspondance avec le père Georges-Henri Lévesque, directeur de l’École, illustre bien l’esprit ambivalent, à la fois scientifique et chrétien, dans lequel le père Lévesque a fondé son école et érigé sa faculté. Renforçant les constats déjà posés par Jean-Philippe Warren, elle montre ainsi que, si les sciences sociales lavalloises ont pu représenter une menace pour les autorités religieuses par leur potentiel critique inhérent, elles se sont néanmoins développées avec la religion, et non contre elle.

In 1941, some of the most promising first graduates from Laval University’s École des sciences sociales, politiques et économiques were sent abroad by the school’s founder, Father Georges-Henri Lévesque, to different American universities. They were to complete their education with a master’s degree and come back home to pursue a teaching social sciences at Laval. Their stay in the United States has long been interpreted as a turning point in the history of social sciences in Quebec, one that would have seen the discipline begin to abandon all pretense of religious conformity to adopt the rational, secularized point of view it holds today. However, as shown by their correspondence with Father Lévesque, three of these students have struggled to overcome the cultural clash between their initial training and the American academic and scientific culture. This correspondence sheds a more nuanced light on the evolution of the discipline, as it exposes the ambiguous spirit, both religious and scientific, in which Father Lévesque founded his school and his faculty.

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