Plans rapprochés et fondus enchaînés dans Envoyée spéciale de Jean Echenoz

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2020

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Études françaises ; vol. 56 no. 3 (2020)

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L’expérience contemporaine de l’espace est marquée par la virtualisation et la mondialisation qui provoquent un « nivellement du lieu et [un] effacement de ses marques distinctives » (Élisabeth Nardout-Lafarge). À l’ère du post-exotisme, le lieu rejoint la ville-monde, « noeud de commutation des réseaux mondiaux » (François Moriconi-Ebrard). Il n’est plus instable ni incertain : il est en crise. Dans Envoyée spéciale de Jean Echenoz (2016), les constituants d’un triptyque spatial improbable – Paris, le département de la Creuse, Pyongyang –, sont parodiquement mis sur un même plan, celui du simulacre : la ville et le village échangent leurs signes, une capitale secrète s’ouvre au monde. L’analyse de ces lieux permet d’observer un voile d’uniformité qui estompe les particularités nationales et locales. Notre article s’intéresse à l’une des actualisations échenoziennes de cet arasement spatial : le recours aux techniques cinématographiques. Sorte de grand imagier, le narrateur multiplie les effets déréalisants de zoom, il ménage des raccords entre les plans et entre les lieux rapprochés par le montage, il varie les angles de caméra en jouant avec la focalisation et traverse l’espace à coup de travelling.

Contemporary experience of space is affected by virtualization and globalization which cause a ‘levelling of places and the obliteration of their distinctive features’ (Élisabeth Nardout-Lafarge). In a post exotic era, even the place becomes part of the global city, a ‘switching node in worldwide networks’ (François Moriconi-Ebrard). It is no longer unstable or uncertain: it is in crisis. In Jean Echenoz’s Envoyée spéciale (2016), an unlikely geographical triptych—Paris, the French region of Creuse and Pyongyang—are parodically set on the same level, that of the simulacrum: the city and the village exchange their signs, the secluded capital opens itself to the world. The analysis of these places allows for the observation of a veil of uniformity which blurs the national and local particularities. Our article focuses on one of Echenoz’s actualization of space levelling: the recourse to cinematographic techniques. Like a great coloured-print maker, the narrator multiplies the derealizing zoom effects, arranges link scenes between distinct spaces brought together by editing, varies the camera angles playing with the focus, and crosses space using travellings.

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