Un salaire minimum à 15 $ au Québec ? Impacts socio-économiques et obstacles à l’action collective

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2019

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Cahiers de recherche sociologique ; no. 66-67 (2019)

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Sid Ahmed Soussi et al., « Un salaire minimum à 15 $ au Québec ? Impacts socio-économiques et obstacles à l’action collective », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1075980ar


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Qu’en est-il du salaire minimum aujourd’hui et de la revendication d’une hausse à 15 $? Où en sont les campagnes menées au Québec par les organisations syndicales, les groupes d’action communautaire et les autres regroupements engagés sur ces enjeux ? Ce seuil de 15 $, devenu symbolique en Amérique du Nord, suscite des clivages et plusieurs constats montrent que ces campagnes se heurtent non seulement à des résistances de la part des organisations patronales – leurs « adversaires naturels » – et du gouvernement, mais aussi, paradoxalement, à des réticences au sein même des organisations syndicales et des groupes d’action communautaire ainsi que dans des milieux du travail à bas salaires et non syndiqués. Cet article dresse un bilan et une mise en contexte critique des « campagnes pour le 15 $ » au Québec au regard de celles menées aux États-Unis et dans le reste du Canada. Il s’appuie également sur les résultats d’une enquête visant deux objectifs. Premièrement, étudier les impacts qualitatifs d’une telle hausse sur les travailleurs dont la rémunération est comprise entre 15 $ et 19 $/h, une catégorie où se manifeste justement une partie des réticences observées (travailleurs syndiqués, indépendants, en PME, immigrants, etc.). Deuxièmement, analyser les interactions entre les organisations syndicales et non syndicales (groupes communautaires et autres) sur ces enjeux dans le contexte des différentes campagnes. Ces campagnes paraissent fragilisées par deux types d’obstacles. Le premier renvoie aux interactions intrasyndicales parfois tendues, d’une part, et d’autre part aux relations entre des groupes communautaires représentant une très large diversité d’intérêts (professionnels, communautaires, travailleur.se.s non-syndiqué.e.s, femmes, immigrants, etc.) qui affecte parfois leur cohésion. Le deuxième type d’obstacles concerne leurs relations externes : d’abord, « l’alliance naturelle » censée renforcer la collaboration entre les organisations syndicales et les groupes communautaires qui se heurte à certaines dissensions, ensuite les relations extérieures problématiques entretenues par cette coalition avec les autres acteurs de la société civile : les organisations patronales, les médias et, surtout… avec l’État.

What about the minimum wage today and the $15? What about the campaigns carried out in Quebec by labor organizations, community action groups and other groups committed to these issues? The $15 threshold has become symbolic in North America. It arouses divisions and several observations show that these campaigns come up against resistance from employers’ organizations – their “natural adversaries”– and from the government, but also, paradoxically, resistance even within trade unions and groups. community action, as well as in low-wage, non-unionized workplaces. This article provides a critical assessment of the “campaigns for the $15” in Quebec by comparing them to those carried out in the United States and in the rest of Canada. It is also based on the results of an investigation aimed at two objectives. The first one studies the qualitative impacts of raising the minimum wage to $15 on workers earning between $15 and $19. It is this category that manifests some of the reluctance observed (unionized workers, freelancers, SMEs, immigrants, etc.). The second objective analyzes the interactions between union and non-union organizations (community groups and others) on these issues in the context of the various campaigns. These campaigns seem weakened by two types of obstacles. The first refers to the tense interactions between unions on the one hand, and on the other hand to the relations between community groups representing a very wide diversity of interests (professionals, community, non-unionized workers, women, immigrants, etc.) which sometimes affects their cohesion. The second type of obstacle concerns their external relations. First, the “natural alliance” which should strengthen collaboration between trade unions and community groups is encountering some dissension. then the problematic external relations maintained by this coalition with the other actors of civil society: employers’ organizations, the media and, above all ... with the State.

¿Qué ocurre hoy en día con el salario mínimo y en qué consiste la reivindicación de un aumento de 15$? ¿Dónde están las campañas llevadas a cabo en Quebec por las organizaciones sindicales, los grupos de acción comunitaria y otros agrupamientos comprometidos con estos desafíos? Esta limitación , transformada en simbólica en América del Norte, que provoca divisiones y -según demuestran numerosas evidencias-, se trata de campañas que enfrentan no solamente la oposición de los organismos patronales – ‘sus adversarios naturales’ – y del gobierno, sino también, paradójicamente, a los oponentes ubicados en el seno mismo de las organizaciones sindicales y de los grupos de acción comunitaria, como así también en el medio de trabajo de los trabajadores que perciben bajos salarios y que no están sindicados. Este artículo presenta un resumen y una puesta en contexto crítica de las ‘campañas por el 15$ en Quebec, respecto a las que se llevan a cabo en los Estado Unidos y el resto de Canadá. Se basa en los resultados de una encuesta que persigue dos objetivos. En primer lugar, estudiar los impactos cualitativos de este tipo de aumento sobre los trabajadores cuya remuneración esta comprendida entre los 15$ y 19$, una categoría donde precisamente se manifiestan los opositores mencionados (trabajadores sindicados, independientes, integrantes de Pequeñas y Medianas Empresas, inmigrantes, etc.). En segundo lugar, analizar la interacción entre los organismos sindicales y no sindicales (grupos comunitarios y otros) en relación con estos desafíos, dentro del contexto de diferentes campañas. Estas campañas parecen ser debilitadas por dos tipos de obstáculos. El primero de ellos se refiere, por un lado, a las interacciones intra-sindicales, a veces en-tensión, y por otro, a las relaciones entre grupos comunitarios que representan una extensa diversidad de intereses (profesionales, comunitarios, trabajadoras-es no sindicalizadas-os, mujeres, inmigrantes, etc.), que a veces ven afectada su asociación. El segundo tipo de obstáculos se refiere a las relaciones externas: en un principio, ‘La alianza natural’ supuestamente creada para reforzar la colaboración entre las organizaciones sindicales y los grupos comunitarios, padece ciertos desacuerdos, seguido de relaciones externas problemáticas, establecidas por esta coalición respecto a otros actores de la sociedad civil: las organizaciones patronales, los medias y, sobre todo, el Estado.

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