Expressivité, inconstance et usure du travail d’artiste-interprète en danse à Montréal

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2019

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Cahiers de recherche sociologique ; no. 66-67 (2019)

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Philippe Barré, « Expressivité, inconstance et usure du travail d’artiste-interprète en danse à Montréal », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1075984ar


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Les revenus et les conditions de travail des artistes professionnels de la danse sont particulièrement précaires, y compris pour les interprètes les plus renommés ainsi que pour la plupart des chorégraphes. Pourtant, cette profession constitue une figure typique du travail expressif basé sur un haut niveau de réalisation et d’accomplissement de soi. Ce paradoxe du travail artistique, qui associe l’expressivité aux conditions de travail les plus précaires et à la pauvreté, ne peut pas être interprété à partir d’une conception essentialiste de la vocation artistique qui réduirait le travail des artistes soit à du non-travail soit à un travail tellement incertain que la vulnérabilité qu’il génère en serait naturelle. Nous examinons ici comment l’activité des danseuses et des danseurs professionnels de la danse à Montréal s’articule avec différents espaces de socialisation, d’engagement dans le travail et de construction identitaire qui associent paradoxalement réalisation de soi et précarité. Les politiques publiques qui confèrent aux artistes des arts de la scène du Québec un statut légal, mais les placent aux marges du droit du travail, échouent à inverser la précarisation de leurs conditions de travail.

The income and working conditions of professional artists in dance are particularly precarious, including those of the most renowned dancers and of most choreographers. Yet dance, as a profession, constitutes a typical example of expressive work based on a high level of self-fulfillment and accomplishment. This paradox—artistic expressivity going hand in hand with poverty and extremely precarious working conditions—cannot be explained through an essentialist conception of the artistic vocation, which would diminish the work of artists to non-work or to work so insecure that it naturally generates vulnerability. This article examines how the activity of professional artists in dance in Montréal is related to different socialization spaces, commitment to the work, and identity construction, which paradoxically link self-actualization and precariousness. Public policies that give performing artists in Québec legal status but include them only marginally in labour law, fail to reverse the precariousness of their working conditions.

Los ingresos y las condiciones de trabajo de los artistas profesionales de la danza son particularmente precarios, tanto para los intérpretes más reconocidos como para la gran mayoría de los coreógrafos. A pesar de ello, esta profesión constituye una figura típica del trabajo expresivo sostenido sobre un alto nivel de realización y autorrealización. Esta paradoja del trabajo artístico, que asocia la expresividad a las condiciones de trabajo más precarias y a la pobreza, no puede ser interpretada a partir de una concepción esencialista de la vocación artística, que reduce el trabajo de los artistas a un nivel de no-trabajo como así también considerar como algo natural la vulnerabilidad, resultado de la incertidumbre a la que están expuestos quienes desarrollan este tipo de profesión. Examinamos en este artículo como la actividad de las bailarinas y bailarines profesionales de la danza en Montreal, se articula con los diferentes espacios de socialización, compromiso con el trabajo y construcción identitaria que se asocia paradójicamente a la autorrealización y a la precariedad. Las políticas públicas confieren un status legal a los artistas del arte de la escena en Quebec, pero las sitúan en los márgenes del derecho del trabajo, fracasando en cuanto a revertir la precariedad de las condiciones de trabajo.

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