2019
Ce document est lié à :
Recherches sémiotiques ; vol. 39 no. 1-2 (2019)
Tous droits réservés © Association canadienne de sémiotique / Canadian Semiotic Association, 2021
Kimo Reder, « 'Overlap and Interlace': Thoreau’s Thawing Sandbank as Transgenic Artwork », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1076229ar
Dans le chapitre « Printemps » de Walden, le portrait que brosse Henry David Thoreau d’un banc de sable, comme lieu de « chevauchement et d’enlacement », constitue une scène biosémiotique primale. Pour Thoreau, le langage lui-même est un agent de fusion transgénique qui découvre à toute occasion des racines imbriquées et des propriétés communes. Les jeux de mots de Thoreau anticipent des formes tardives et interdisciplinaires du bio-art en laboratoire; des matériaux métissés forment des calembours inter-espèces et des énigmes organiques; des phrases tirées de l’Ancien Testament et de Descartes sont traduites et encodés en paires de bases d’ADN pour être insérés dans des plantes et des bactéries; et l’épissage de gènes devient un acte créatif. Avec des gels de séquençage et des bioanalyseurs, des autoclaves et des échantillons de plasmides, l’art transgénique joue dans l’écart entre le code lettriste de nos gènes et la matière. Thoreau enjambe ce même fossé avec des calembours et des jeux de mots qui reflètent certaines des théories linguistiques les plus occultes de son époque.