Filmer la divination chez les Inuit du Nunavut : Les ateliers de transmission intergénérationnelle des savoirs (ATIS)

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2020

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Recherches amérindiennes au Québec ; vol. 50 no. 1 (2020)

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Frédéric B. Laugrand, « Filmer la divination chez les Inuit du Nunavut : Les ateliers de transmission intergénérationnelle des savoirs (ATIS) », Recherches amérindiennes au Québec, ID : 10.7202/1078708ar


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En écho à une approche dont Jean-Guy Goulet s’est fait le défenseur, tant auprès des Wayùu de Colombie qu’avec les Déné Tha’ du Canada, et en réaction à l’un de ses articles sur la prière et les médias publié dans Recherches amérindiennes au Québec, l’auteur revient sur l’approche des Ateliers de transmission intergénérationnelle des savoirs (ATIS) mise au point avec Jarich Oosten et le Nunavut Arctic College au début des années 2000, et sur l’usage de la caméra. À travers l’exemple du qilaniq, un rituel divinatoire que les Inuit pratiquent depuis le xvie siècle, il avance que le format des ATIS permet de répondre à deux grandes critiques classiques adressées aux anthropologues. La première observation, formulée par J. Fabian, porte sur un problème de temporalité, le temps partagé lors de la rencontre entre l’ethnologue et son participant n’étant pas celui du récit anthropologique; la seconde concerne la fabrique du savoir anthropologique largement attaqué par les postmodernes. Or, en rendant le contexte d’énonciation plus transparent et en privilégiant une anthropologie expérientielle proche de celle que prône Jean-Guy Goulet, les ATIS permettent de faire de l’anthropologue un participant – pas seulement un facilitateur. Dans le contexte de performances filmées, « faire comme si » ouvre des possibilités en termes d’expérimentation, en même temps que cela permet aux aînés inuit de mettre en valeur leurs traditions à une époque marquée par d’urgents besoins dans le domaine de l’éducation et de la transmission des savoirs.

Echoing an approach that Jean-Guy Goulet has implemented over the years, both with the Wayùu of Colombia and with the Dene Tha of Canada, and in reaction to one of his papers on prayer and the media published in Recherches amérindiennes au Québec, I present the approach of the intergenerational knowledge transmission workshops (ATIS), developed with Jarich Oosten and the Nunavut Arctic College in the early 2000s, and on the use of the camera. Through the example of qilaniq, a divination ritual that the Inuit have practiced since the 16th century, I suggest that the format of the ATIS allows to respond to two great classic criticisms addressed to anthropologists. The first, formulated by J. Fabian, deals with a problem of temporality, the time shared during the meeting between the ethnologist and his participant being different than that of the anthropological narrative. The second concerns the manufacture of anthropological knowledge widely attacked by postmodernists. I argue that by making the context of enunciation more transparent and by favoring an experiential anthropology close to that advocated by Jean-Guy Goulet, the ATIS makes it possible to consider the anthropologist as a participant, and not just a facilitator. In the context of performances recorded on video, “acting as if” opens up new possibilities in terms of experimentation. At the same time it allows Inuit elders to highlight their traditions at a time marked by urgent needs in the field of education and in the transfer of knowledge.

Haciéndose eco de un enfoque que ha defendido Jean-Guy Goulet, tanto con los Wayùu de Colombia como con los Déné Tha’ de Canadá, y como reacción a uno de sus artículos sobre la oración y los medios publicados en la revista Recherches amériendiennes au Quebec, vuelvo al enfoque de los talleres de transmisión intergeneracional de conocimiento (ATIS), desarrollados con Jarich Oosten y el Nunavut Arctic College a principios de la década de 2000, y sobre el uso de la cámara. A través del ejemplo del qilaniq, un ritual de adivinación que los Inuit han practicado desde el siglo XVI, sugiero que el formato del ATIS nos permite responder a dos grandes críticas clásicas dirigidas a los antropólogos. La primera, formulada por J. Fabian, trata un problema de temporalidad, el tiempo compartido durante la reunión entre el etnólogo y su participante no siendo el de la narrativa antropológica. La segunda se refiere a la fabricación de conocimiento antropológico ampliamente atacado por los posmodernos. Sin embargo, al hacer que el contexto de expresión sea más transparente y al favorecer una antropología experiencial cercana a la defendida por Jean-Guy Goulet, los ATIS hacen posible que el antropólogo sea un participante y no solo un facilitador. En el contexto de las actuaciones filmadas, «actuar como si» abre posibilidades en términos de experimentación, al mismo tiempo que permite a los ancianos Inuit destacar sus tradiciones en un momento marcado por necesidades urgentes en el campo de educación y transmisión del conocimiento.

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