Le traducteur et l’archive : considérations historiographiques

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2021

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Meta : Journal des traducteurs ; vol. 66 no. 1 (2021)

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Susan Pickford, « Le traducteur et l’archive : considérations historiographiques », Meta: Journal des traducteurs / Meta: Translators’ Journal, ID : 10.7202/1079319ar


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Le tournant historique en traductologie met en avant depuis quelques années l’approche microhistorique, qui exploite souvent les sources archivistiques. Malgré son intérêt évident, une telle approche risque de fausser une vision d’ensemble du champ, car les archives classiques opèrent un filtrage culturel : les traducteurs bénéficiant d’une archive dédiée présentent souvent une agentivité et un capital littéraire atypiques – beaucoup sont eux-mêmes des auteurs ou traduisent des auteurs à fort capital littéraire. Cet article propose une autre méthode historiographique, la prosopographie, visant à accroître la visibilité de l’ensemble des traducteurs. Il trace les contours de deux cohortes prosopographiques. La première est le fruit d’un travail dans les archives éditoriales conservées à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (Caen), sous l’angle de l’invocation des droits moraux comme expression de l’agentivité individuelle. La deuxième cohorte est issue d’un réseau social pour traducteurs en ligne, que l’article aborde sous l’angle d’une archive participative et non custodielle. Ce nouveau paradigme archivistique permet de mettre en lumière les aspirants traducteurs en début de carrière et de cerner les conditions d’accès à une carrière pérenne ouvrant la voie à la visibilité historique.

Translation Studies has recently engaged with microhistory, drawing on archival holdings. Though this is a welcome development, it runs the risk of slanting research into translatorship since such archives tend to entail a degree of cultural gatekeeping and therefore reflect an atypically high degree of literary capital on the translator’s part, due to the translator’s own participation in prestigious forms of authorship and/or their association with authors with high literary capital. Seeking to account for the more typical experience of translators with low agency and low literary capital, the article outlines an alternative historiographical approach: prosopography, or collective biography. It first draws on the author’s research in archives devoted to other actors in the communications circuit, in which translators are a tangential presence. It studies nineteenth-century publishers’ archives at the Institut Mémoires de l’édition contemporaine in Caen, France, focusing on the issue of translatorial agency in negotiating moral rights. The second approach reads an online translation community, the Emerging Translators’ Network, as a non-custodial participatory archive. This offers translation historians an opportunity to study the ambitions of aspiring translators at the outset of their careers and provides insights into the successful career trajectories of those who eventually earn an archival presence in their own right.

Desde hace varios años, el cambio histórico en traductología pone de relieve el enfoque microhistórico, que suele explotar las fuentes archivísticas. Pese a su evidente interés, este enfoque implica el riesgo de falsear la visión de conjunto del campo, ya que los archivos clásicos realizan un filtrado cultural: los traductores que trabajan con un archivo dedicado presentan con frecuencia una agentividad y un capital literario atípicos –muchas veces, ellos mismos son autores o traducen a autores con un sólido capital literario–. El presente artículo propone un método historiográfico, la prosopografía, que aspira a incrementar la visibilidad de los traductores en su conjunto. El texto define los contornos de dos conjuntos prosopográficos. El primero es fruto de un trabajo en los archivos editoriales conservados en el Institut Mémoires de l’édition contemporaine, de Caen, considerado desde el ángulo de la invocación de los derechos morales en cuanto expresión de la agentividad individual. El segundo conjunto surge de una red social para traductores en línea, que el artículo aborda desde el ángulo de un archivo participativo y sin custodia. Este nuevo paradigma archivístico permite visibilizar a los aspirantes a traductores que se hallan al inicio de carrera e identificar las condiciones de acceso a una carrera perenne que abre paso a la visibilidad histórica.

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