Le rapport centre-périphérie et les mobilités structurées : les jeunes Franco-Manitobains et Montréal

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2021

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Francophonies d'Amérique ; no. 52 (2021)

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Cet article explore les relations ambivalentes de jeunes Franco-Manitobains pris entre deux pôles d’attraction, le domicile et le Montréal cosmopolite. Cette ambivalence émerge des tensions entre deux sources de légitimité francophone : Montréal en tant que métropole et capitale culturelle du Canada français, ainsi que ville internationale et cosmopolite attrayante, et le Manitoba en tant que lieu d’origine authentique et centre de la francophonie de l’Ouest, issu d’une histoire de colonialisme de peuplement. Déménager à Montréal met ces tensions au premier plan : on risque d’être perçu comme traître à la cause du développement de la communauté francophone minoritaire et du français au Manitoba, d’une part, et, d’autre part, on ignore si l’on sera accepté comme un francophone légitime par les Québécois francophones. Visibles dans la recherche d’amarrage chez les jeunes Franco-Manitobains, dans leurs allers-retours entre les deux pôles et leurs va-et-vient dans les réseaux sociaux et linguistiques, ces tensions rejoignent des tensions contemporaines plus larges entre le colonialisme de peuplement, l’ethnonationalisme minoritaire et le cosmopolitisme mondialisé.

This paper explores the ambivalent relationships of young Franco-Manitobans caught between two poles of attraction, home and cosmopolitan Montreal. This ambivalence emerges from tensions between two sources of Francophone legitimacy: Montreal as the metropolis and cultural capital of French Canada (as well as an attractive international/cosmopolitan city), and Manitoba as authentic heartland (while also the center of a French-speaking “ouest” constructed around a history of settler colonialism). Relocating to Montreal brings these tensions to the fore: one risks being understood as betraying the cause of supporting minority francophone community development and maintenance of French in Manitoba as well as facing the uncertainty of being accepted as a legitimate francophone by francophone Québécois. Visible in the search for moorings among young Franco-Manitobans, manifested in their back-and-forth mobility between the two centers and their comings-and-goings through social and linguistic networks, these tensions illuminate broader contemporary tensions among settler colonialism, minority ethnonationalism and globalized cosmopolitanism.

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