2021
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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 31 no. 1 (2021)
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Olivier Guimond, « Louis-Joseph Papineau’s Seigneurialism, Republicanism, and Jeffersonian Inclinations », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/1083626ar
Les historiens ont reconnu que les idées politiques de Louis-Joseph Papineau étaient étroitement liées au républicanisme jeffersonien, mais aucune analyse approfondie de cette relation n’a encore été proposée. La position fondamentale de Papineau sur le seigneurialisme a souvent été réduite à un refus prétendument égoïste d’endosser l’abolition de la propriété seigneuriale envisagée par les Patriotes en 1838. Comme le révèle une lecture attentive de la correspondance et des discours de Papineau, son seigneurialisme peut être compris à la lumière de son admiration pour Jefferson et de son penchant de longue date pour le républicanisme jeffersonien. Le régime seigneurial, pour Papineau, était conforme à ce qu’il percevait comme la nature égalitaire des sociétés du Nouveau Monde, telles que le Bas-Canada. Il agissait également comme un système de distribution « gratuite » des terres, qui, à son tour, favorisait l’établissement de citoyens indépendants et vertueux sur lesquels pouvait reposer une république démocratique. De plus, Papineau considérait le seigneurialisme comme un bon moyen de préparer les Canadiens à l’intégration dans une société républicaine continentale américaine en aidant à préserver le caractère hautement moral de leur nationalité. Le seigneurialisme républicain de Papineau, loin de représenter une position paradoxale, était une forme unique de républicanisme « local » profondément enraciné dans une institution canadienne-française et dans un idéal républicain « universel ».