2004
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Circuit : Musiques contemporaines ; vol. 14 no. 3 (2004)
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Ben Watson, « Frank Zappa's Legacy: Just Another Hoover? », Circuit: Musiques contemporaines, ID : 10.7202/902325ar
Dans ce texte, Ben Watson révèle un fait en apparence anodin : lorsque Zappa référait à son « oeuvre », vers la fin de sa vie, en utilisant le mot français, il le prononçait comme le mot anglais Hoover, qui est le nom de l’une des marques d’aspirateurs les plus connues dans le monde. Watson choisit, en utilisant un procédé parfaitement en phase avec le dédain dadaïste que Zappa affichait pour les valeurs culturelles, de transformer cette homophonie en prémisse à son essai : l’oeuvre de Zappa est, en effet, un « Hoover ». La critique académique s’entend aujourd’hui pour faire l’éloge de Zappa en tant que compositeur, mais en laissant de côté l’angle critique de son travail. En fait, ce qui rendait Zappa particulier, c’était précisément le fait qu’il reconnaissait que la mise en marché et l’industrie du legs, appliquées au concept de génie, répriment le désire et annihilent la musique. En utilisant des concepts littéraires et psychoanalytiques, l’algèbre zappologique de Watson arrive à l’équation suivante : Stéphane Mallarmé + Wilhelm Reich = Frank Zappa. Après une étude approfondie de la récurrence du motif « Hoover » dans l’oeuvre de Zappa, l’auteur examine l’héritage du compositeur, qu’il remarque particulièrement dans le travail de Project/Object, des Muffin Men, de Matt Groening avec la série télévisée The Simpsons et du trio formé des improvisateurs Eugene Chadbourne, Jimmy Carl Black et Pat Thomas.