2006
Cairn
Domenico Jervolino, « Pour une philosophie de la traduction, à l'école de Ricœur », Revue de métaphysique et de morale, ID : 10670/1.009pra
Cette réflexion s’inscrit dans l’héritage de Paul Ricœur, à la recherche d’une philosophie de la traduction. Langage, langues, traduction entrant dans le jeu du processus de la constitution du sens, la traduction devient le moment privilégié d’une reconstruction de l’unité plurielle du discours humain et ouvre la voie à une éthique de l’hospitalité langagière et de la convivialité. Le don de la langue et des langues introduit un élément de gratuité qui corrige l’obsession contemporaine pour la marchandisation généralisée des mondes vitaux et laisse entrevoir un possible fondement non violent du lien social dans une perspective de solidarité et de sollicitude pour les personnes concrètes. Je propose d’établir une relation entre le don des langues en tant qu’élément constitutif de la communauté des parlants et la dette de l’hospitalité langagière impliquant une forme de responsabilité envers les autres à la fois spécifique et exemplaire. Au don gratuit de la langue et des langues qui nous permet d’accéder au monde et de nous rencontrer avec autrui, en réalisant entièrement nous-mêmes, correspond la dette d’exercer et de développer notre humanité dans le langage et à travers le langage.