2005
Cairn
Yves Winkin, « La notion de rituel chez Goffman : De la cérémonie à la séquence », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.04ym8v
L’article se donne pour objectif de montrer que la notion de rituel chez Goffman est à la croisée de deux grandes traditions intellectuelles : la sociologie religieuse d’inspiration durkheimienne, d’une part, l’éthologie, d’autre part. Dans ses travaux des années 1950 sur les « rites d’interaction », l’inspiration de Goffman est quasi-exclusivement durkheimienne. Les interactions sont des cérémonies que de petits prêtres rendent à de petits dieux. Mais Relations in Public (1971) marque un tournant : l’analyse des interactions, sous l’influence de l’éthologie, devient beaucoup plus comportementale. Le rituel devient une ritualisation. Dans ses tout derniers travaux, l’analyse conversationnelle prend le relais de l’éthologie. Goffman réduit l’interaction à un déroulement de séquences formalisées. Les dieux sont redevenus des primates, mais des primates bavards.