Paysage éphémère de la fête foraine : espace-temps vécu au sein de la ville

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La fête foraine est un lieu qui se vit autant par sa pratique que par l’imaginaire auquel il renvoie. Mobile, éphémère, c’est un petit monde qui s’implante toujours sur un nouveau site, mais qui reste peu perméable à son contexte. Son identité passe par sa marginalité et sa force d’opposition au réel. Espace-temps hors du rythme citadin, ce paysage de l’ailleurs invite à une lecture par tous les sens. Entrer et vivre la fête foraine sont le meilleur moyen pour comprendre en quoi c’est un paysage multi-sensoriel. La fête foraine possède son propre paysage, entre expérience sensible et sensitive, représentations et cénesthésie. Hors du temps, elle est un moyen de replonger dans l’enfance pour les adultes, se retrouver dans des temps interstitiels pour d’autres et finalement est achronique. La fête foraine était déjà un paysage « hétérochronique » par son expérimentation, elle l’est maintenant sous un autre aspect, en rendant ce paysage mémoriel, comme un objet-souvenir, au même titre qu’un musée, le paysage de la fête foraine est rendu éternel, en le figeant dans le temps. Dans ce travail personnel d'étude et de recherche en paysage, l'auteure s'attache à cerner les caractéristiques du paysage de la fête foraine. C'est un paysage à la fois bien réel et figé dans le temps lorsqu'il s'implante ponctuellement dans un lieu précis de la ville tout en restant à la marge. Mais c'est aussi et surtout un paysage irréel et fantasmé qui nourrit l'imaginaire d'une profusion d'expériences multi-sensorielles et finit par exister pour lui-même, hors du temps, dans la mémoire individuelle et collective.