2014
Cairn
Fanny Nepote et al., « Esquisse de conclusion : l'apophtegme, du XVIe au XVIIIe siècles, une dérive programmée ? », Littératures classiques, ID : 10670/1.06bgpu
Si l’apophtegme, cristal des attentes rhétoriques du XVIe siècle, incarne, en ce temps, une forme valide de transmission de la vérité, il ne saurait résister, malgré ou à cause de sa plasticité, aux modifications du socle épistémologique et à la reconfiguration des mentalités qui interviennent aux XVIIe et XVIIIe siècles. L’apophtegme est alors condamné à s’adapter, à se rénover, notamment en entrant au service d’autres genres, ce qui ne va pas sans altérations ou perversions atteignant son socle fondateur. Ainsi, paradoxalement, les tentatives de préservation menées par les moralistes, les mondains et le plus célèbre des fabulistes conduisent à la destruction d’une forme périmée, ramenée au mieux à un ornement poétique vidé de sa substance morale, au pire à la manifestation d’un relativisme radical, déjà contenus en germe dans la définition originelle de l’apophtegme comme « à propos ».