Le thème de la liberté française dans les controverses politiques au temps des guerres de Religion

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11 septembre 2020

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Arlette Jouanna, « Le thème de la liberté française dans les controverses politiques au temps des guerres de Religion », Casa de Velázquez, ID : 10670/1.07pie1


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La division religieuse a provoqué en France, dans la seconde moitié du xvie siècle, une interrogation sur l’identité française et sur sa capacité à résister aux forces d’éclatement. À partir du vieux thème de la « liberté franque », caractérisée, à l’extérieur, par l’indépendance à l’égard des puissances étrangères et, à l’intérieur, par l’exigence de consentement des sujets à l’impôt, des penseurs ont tenté de forger un sentiment national susceptible de transcender les différences confessionnelles. Trois étapes se distinguent dans la constitution de l’image du « bon Français » : l’argumentation formulée par les conjurés d’Amboise en 1560, incriminant la tyrannie des Guises, ces « étrangers » qui veulent dénaturer les lois du royaume ; les prises d’armes du prince de Condé en 1567 et 1568, légitimées par la défense du « bien public », entendu comme un patrimoine national ; enfin, la polémique postérieure à la Saint-Barthélemy, accusant les conseillers italiens du roi de vouloir abolir la liberté des Français. Ces efforts pour mettre l’amour de la liberté au cœur de l’identité française seront mis en échec à la fin des guerres civiles par une autre image du « bon Français », défini par son obéissance au roi.

En la segunda mitad del siglo xvi la división religiosa suscitó en Francia un cuestionamiento sobre la identidad francesa y sobre su capacidad para resistirse a los impulsos de fragmentación. A partir del viejo tema de la «libertad franca», caracterizada en el exterior por la independencia frente a las potencias europeas, y en el interior por el requisito de consentimiento de los súbditos para los impuestos, algunos pensadores intentaron forjar un sentimiento nacional susceptible de trascender las diferencias confesionales. Se pueden distinguir tres etapas en la forja de la imagen del «buen francés»; el argumento formulado por los conjurados de Amboise en 1560, que incriminaba la tiranía de los Guisa, esos «extranjeros» que pretendían desnaturalizar las leyes del reino; los alzamientos del príncipe de Condé en 1567 y 1568, legitimados por la defensa del «bien público» entendido como patrimonio nacional; por último, la polémica consiguiente a la noche de San Bartolomé, en la que se acusaba a los consejeros italianos del rey de querer abolir la libertad de los franceses. Estos intentos, que pretendían fundamentar la identidad francesa en el amor a la libertad, decaen al término de las guerras civiles dando paso a otra imagen del «buen francés» que se definirá por su obediencia al rey.

In the second half of the 16th century religious division in France brought into question French identity and its capacity to resist centrifugal forces. Basing themselves on the old notion of «Frankish liberty», characterised externally by independence vis-à-vis foreign powers and internally by the demand for the subjects’ consent to taxation, thinkers attempted to forge a national sentiment capable of transcending differences of faith. We can identify three stages in the construction of the image of the «bon Français»: the line of argument espoused by the Amboise conspirators in 1560, denouncing the tyranny of the Guises as «foreigners» who sought to distort the kingdom’s laws; the risings of the Prince de Condé in 1567 and 1568, justified as defending the «public good» defined as a national heritage; and lastly the controversy following St. Bartholomew’s Eve, in which the king’s Italian counsellors were accused of seeking to abolish the freedom of the French people. These efforts to place the love of freedom at the core of French identity would be checked at the close of the civil wars by another image of the «bon Français», defined by obedience to the king.

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