2021
Cairn
Tim Farrant, « Balzac, lecteur de Scott », L'Année balzacienne, ID : 10670/1.092otz
Cet article se donne pour but de tracer mais également d’interroger l’influence et la présence de Scott chez Balzac. Malgré la justesse, à bien des égards, du célèbre poncif de D’Arthez analyste de Scott dans Illusions perdues, et du rôle incontestable de l’Écossais comme inspiration de Balzac dès ses débuts, nous proposons une autre lecture plus large et à certains égards plus problématique : remettant en cause le reproche notoire de l’« Avant-propos » concernant la peinture scottienne de la femme, nous démontrons que les femmes les plus célèbres des romans de Scott sont inspiratrices mais systématiquement occultées dans les romans de Balzac, tout comme le rôle inspirateur d’œuvres telles Kenilworth ou Les Eaux de Saint-Ronan et en fin de compte la paternité littéraire de l’auteur de Waverley lui-même. Si Balzac trouve à redire, dès 1824, à la gestion des masses chez Scott dans Redgauntlet, il finira en réinterprétant cette même conception dans la scénographie de La Comédie humaine, à laquelle ce roman des plus intrigants du châtelain d’Abbotsford sert de point d’orgue.