L'expérience de la passe

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2006

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Pierre Bruno, « L'expérience de la passe », Psychanalyse, ID : 10670/1.094kwt


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[Extrait de l'article — Les articles sont publiés uniquement en français ; les traductions de l'extrait ont été réalisées par le collectif de la revue] « Il y a la cure. On s’imagine savoir ce que c’est. Quelqu’un est allongé. Quelqu’un est assis derrière. Je considère qu’une psychanalyse a commencé quand Freud a renoncé à imposer ses mains sur la tête du patient ou de la patiente pour l’aider à se souvenir. “Imposer”, voilà le mot-clé. La psychanalyse renonce à imposer. C’est pourquoi j’ai choisi comme exergue ce vers de François Villon : “Puissant je suis sans force et sans pouvoir.” La seule qualité qu’on puisse exiger d’un(e) psychanalyste est qu’il consente à être réduit, à la fin de la cure, à “un signifiant quelconque” après avoir été, à son début, sorti de l’anonymat et élu comme nom propre. Untergang (déclin, chute, disparition) du psychanalyste comme réalisation d’une psychanalyse. Il y a la passe. La passe de Freud est d’avoir banni l’imposition des mains sur la tête du patient, qu’on appelle aussi “passe” dans ma langue et qui est le contraire de la passe inventée par Lacan en 1967. Celle-ci est une expérience, distincte de la cure. Sa condition : celui ou celle qui s’y engage doit être analysant(e) ; la passe n’a de sens qu’à questionner l’expérience de la cure. La passe est un dérangement (au sens où on parle de perturbation d’une ligne téléphonique ou d’interruption d’une tâche en cours) de la cure. »

« The Experience of the Pass » « The treatment is. One can imagine what it is. Someone is lying down. Someone is sitting behind him/her. I consider that psychoanalysis began when Freud gave up setting his hands on the patient to help him/her remember. “Setting” : this is the key word. The psychoanalyst gives up “setting” in the sense that one would speak of setting conditions or imposing. This is why I have chosen as epigraph a verse by François Villon: “I am mighty without strength or power.” The only quality that can be required of a psycholanalyst is that s/he consent to be reduced, at the end of the treatment, to “any signifier at all,” after having been, at the beginning, taken out of anonymity and chosen as a proper name. The Untergang (decline, fall, disappearance) of the psychoanalyst is the fruition of the psychoanalyst. There is the pass. Freud’s pass was to have rejected placing his hands on the patient’s head, an action that is the contrary of the pass invented by Lacan in 1967. The latter is an experiment, and is distinct from the treatment. Its condition: the one who takes part in it must be an analysand; the pass has the meaning only of questioning the experience of the treatment. The pass is a disturbance (in the sense in which we speak of the disturbance of a telephone line or of the interruption of some task that is being carried out) of the treatment. »

« La experiencia del pase » « Hay la cura. Nos imaginamos saber de qué se trata. Alguien está estirado. Alguien está sentado detrás. Considero que un psicoanálisis ha empezado cuando Freud ha renunciado a imponer sus manos sobre la cabeza del paciente para ayudarlo a recordar. Imponer es aquí la palabra clave. El psicoanálisis renuncia a imponer. Es por lo que he elegido poner de relieve este verso de F.Villon : “Poderoso soy sin fuerza y sin poder” La única cualidad que podemos exigir de un psicoanálisis es que consienta a ser reducido, al final de la cura, a “un significante cualquiera” después de haber sido sacado, al principio, de su anonimato y elegido como nombre propio. »

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