2021
Cairn
Olivier Deau et al., « La fin des notabilités urbaines ? Opinions, engagements et votes des citoyens urbains marocains. Entre nouvelles formes militantes et désaffiliation politique. Leçons de cinq observatoires urbains », Maghreb - Machrek, ID : 10670/1.0ajjhk
Nous posons l’hypothèse que les grandes politiques urbaines d’accès à un logement réglementaire et d’implantation d’infrastructures de base dans les quartiers les plus pauvres ont graduellement disqualifié les figures de notabilités politiques traditionnelles, épuisant leur rôle d’intermédiaire entre les habitants et les ressources publiques, sans pour autant que d’autres formes de socialisation politique, notamment à travers le développement de la sphère associative, produisent des citoyens électeurs. Dès lors, les villes marocaines seraient des lieux de désaffiliation citoyenne où le chômage, le mal-emploi et les dysfonctionnements du système éducatif freinent le développement d’organisations civiques structurées (syndicats, partis ou associations).Pour discuter cela, nous mobilisons un travail d’analyse autour de cinq observatoires localisés en zone urbaine1 : l’arrondissement Agdal Hay Riyad à Rabat, le quartier Mhamid à Marrakech, les cités Essalam et El Haoula à Agadir, les villes d’Inezgane et de Tiznit. Nous avons croisé l’approche monographique avec une enquête auprès de 514 personnes de plus de 21 ans pour mieux saisir les relations établies sur ces territoires entre citoyens et élus.