Islamic Art at the Musée du Louvre: Heritage for which Communities? Les arts de l'Islam au Musée du Louvre : un patrimoine pour quelle(s) communauté(s) ? En Fr

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2024

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Constance Jame, « Les arts de l'Islam au Musée du Louvre : un patrimoine pour quelle(s) communauté(s) ? », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.0dibdv


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Octobre 2002, coup de théâtre dans le monde muséal français, le président de la République, Jacques Chirac, annonce la création d’un huitième département au musée du Louvre dédié aux arts de l’Islam. Depuis 1881 aucun nouveau département n’avait vu le jour. Comme le soulignera Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture, cette décision est éminemment politique . En effet, Chirac déclare à Troyes : « J’attache la plus grande importance à ce que nos concitoyens puissent mieux mesurer combien la France a pu s’enrichir, tout au long de son histoire, des apports de ceux qui l’ont, siècle après siècle, et si nombreux, rejointe » . Il s’attache ici à défendre le multiculturalisme de la société en respectant la diversité culturelle de ses citoyens et en mettant en avant leur patrimoine, qui du fait des migrations d’objets, mais aussi de personnes, fait partie prenante de la France. Cette décision s’inscrit dans un contexte politique et social tendu, aussi bien à l’international à la suite des attentats du 11 septembre 2001, qu’au niveau national dont les élections présidentielles de 2002 sont le reflet avec l’arrivée au second tour du candidat du Front National, Jean-Marie Le Pen. Ce choix est alors perçu par les médias , tout comme certains chercheurs, comme une réponse symbolique pour « créer un pont entre le public (occidental) et le monde musulman » . L’idée d’utiliser les arts comme médiateurs face à des problèmes de société n’est pas un cas à part, si le musée est perçu comme une « zone de contact » . Le rôle du musée dans la société s’est intensifié notamment concernant les minorités et leur intégration. Collaborer avec les communautés afin de leur donner une voix quant à la (re)présentation de leur patrimoine et la narration de leur histoire semble plutôt concerner les musées dit de société, d’histoire voire d’ethnographie. Face aux attentes politiques exprimées par Chirac puis réitérées par François Hollande en 2012, comment le Louvre, un musée de Beaux-arts, répond à celles-ci à travers l’exposition des arts islamiques ? Le musée intègre-t-il les représentants de ce patrimoine ainsi que leurs voix dans les salles ? Cet article analyse en deux temps la politique curatoriale du département des arts de l’Islam (DAI) du Louvre face aux aspirations politiques. Il démontre par l’étude des galeries d’arts islamiques et d’expositions hors les murs que l’intégration des communautés musulmanes est défendue dans un premier temps par la promotion d’un patrimoine commun à travers une narration et une sélection d’objets particulières. Dans un deuxième temps, le musée s’essaie à collaborer avec certains acteurs, héritiers de ce patrimoine, afin d’incorporer le passé au présent, et de créer un lien plus étroit avec le public.

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