À la (dé)mesure d’une sublime dévastation : trauma et écriture subjective chez Thomas Bernhard

Résumé Fr En

L’article interroge, à partir de l’œuvre de Thomas Bernhard, les rapports entre trauma, exil originaire, création, sublimation et écriture subjective. Ce faisant, il tente de montrer que le trauma est en lui-même créateur, tandis que la création ne cesse jamais d’être traumatique. Il s’agit également de repérer comment le travail de cet écrivain nous éclaire sur la réoriginarisation et la récréation de soi permise par l’écriture, ainsi que sur la réécriture subjective qu’ouvre le trauma, et sur la façon dont cela nous enseigne dans l’orientation donnée au travail psychothérapique.

On the basis of the work of Thomas Bernhard, this article explores the relations between trauma, original exile, creation, sublimation, and subjective writing. In so doing, it attempts to show that trauma is in itself creative, while creation is always traumatic. It also seeks to identify how this particular writer’s work sheds light on the « reoriginalization » and recreation of the self that writing makes possible, and on the subjective rewriting opened up by trauma, and what this can teach us in respect to the way we conduct psychotherapeutic work.