2014
Cairn
Jean-Pierre Vidal, « L'espace, le temps, la réalité, la causalité… tout serait-il à repenser ? », Connexions, ID : 10670/1.0hz33r
En quoi la physique des particules élémentaires concerne-t-elle la psychanalyse et singulièrement l’épistémologie psychanalytique, dès lors que le groupe entre dans son champ d’expérience clinique et de recherche ? Qu’est-ce qui légitime cette attention et fonde cette réflexion si on entend s’inscrire et se maintenir dans l’unité épistémique de la psychanalyse (celle de l’inconscient) ? Comment penser les corrélations ou conjonctions de subjectivités et par conséquent le contre-transfert comme « l’outil le plus précieux » et même « l’instrument de connaissance par excellence » dans la pratique analytique ? Qu’est-ce qui assure la légitimité et les conditions de son maniement ? Dire ou prétendre que quelque chose passe de l’inconscient de l’un à l’inconscient de l’autre nous contraint à nous poser la question de savoir : quelle est cette chose et comment s’effectuent ce passage ou ces échanges ? Comment rendre compte de l’ appareillage psychique groupal des subjectivités, des transmissions psychiques intragroupales, intergénérationnelles, voire transgénérationnelles… ? Quelles hypothèses peut-on faire sur la nature de la psyché pour que cela même dont nous faisons l’inévitable constat (dans la clinique) soit théoriquement concevable ? La physique quantique qui établit l’existence d’une dimension non physique dans la matière et remet en cause notre conception de la réalité, de l’ espace, du temps, de la causalité revient en effet à détruire les bases les plus solides de la physique traditionnelle, de la science en général et même de l’entendement humain. Elle nous introduit dans un monde qui n’obéit pas aux lois de la physique classique.