2021
Cairn
Kostas Théologou, « Mémoire collective, rituels et performances dans la Grèce moderne : les danses traditionnelles du sacrifice », Études Balkaniques, ID : 10670/1.0lqctz
Le romancier français Honoré de Balzac (1799-1850) tire la puissance de ses descriptions de sa confiance qu’un esprit d’environnement social entier peut être révélé par un seul détail matériel, même s’il est minimal ou arbitraire. Lorsqu’au siècle suivant, la communication commença à nous concerner à un niveau plutôt scientifique, le spécialiste canadien de la communication Marshall McLuhan (1911-1980) écrivit que les médias eux-mêmes remplaçaient progressivement le monde ante, le monde du passé1. Même si nous voulions restaurer ce monde ancien, cela ne serait possible que par une étude approfondie de la manière dont les médias l’ont dévoré. On peut utiliser la photographie comme véhicule de communication « agressif ». Dans les études sociales, on peut utiliser de nombreuses photographies provenant d’anciennes cartes postales et albums publiés2. Mais qu’est-ce que la photographie, la cinématographie ou la vidéo sinon un moyen de représentation et de performance ? Et qu’est-ce que la danse, les rituels et cérémonies folkloriques représentant et exécutant des événements et des moments du passé ? Dans cet article, nous examinons la relation entre la mémoire, la nation, l’identité, les rituels et la performance comme moyen de maintenir l’ identité nationale à travers la réalisation des danses folkloriques emblématiques afin de se souvenir des moments réels et des sites de sacrifice dans l’histoire grecque moderne.