2016
Cairn
Johann Chapoutot et al., « La violence nazie », Inflexions, ID : 10670/1.0mjeqa
Devant l’ampleur et la monstruosité des crimes nazis, collectifs ou individuels, les historiens ont longtemps buté sur leur causalité profonde, faisant basculer leurs auteurs du côté de l’inhumain, du barbare. Ces comportements s’appuient pourtant sur des fondements normatifs et un argumentaire juridique. Philosophes, juristes, historiens, médecins ont en effet élaboré des théories qui faisaient de la race le fondement du droit, et de la loi du sang la loi de la nature qui justifiait tout, notamment la violence totale et l’extermination. Voilà comment tuer un enfant au bord d’une fosse pouvait relever de la bravoure militaire face à l’ennemi biologique.