De la difficile cohabitation des technologies d’information officielles et fantômes : le cas des pratiques photographiques numériques dans un établissement de santé

Résumé Fr En

L’objectif de cet article est d’explorer les systèmes d’information fantômes, leur persistance et diminution dans les organisations. Ces systèmes regroupent les logiciels, matériels et technologies de l’information (TI) déployées de manière autonome au sein d’une organisation ou d’un département sans la participation du Service informatique de l’organisation (Haag & Eckhardt, 2017) et sont de plus en plus répandus dans les organisations. Ils sont devenus incontournables dans le paysage des TI décentralisées mais constituent des défis majeurs pour la gouvernance des systèmes d’information, dont les responsables cherchent souvent à les limiter ou les éliminer. À l’aide d’une étude de cas unique dans un établissement de santé, nous avons décrit les pratiques liées aux TI fantômes par les professionnels de santé pour gérer les photographies numériques, ainsi que les problématiques de gouvernance des TI posées et les cycles de renforcement et désactivation de ces derniers. Nous interprétons ces données à l’aide du modèle des forces de Furstenau et al. (Furstenau, Rothe & Sandner, 2017).

The purpose of this paper is to explore shadow information systems (IS), their persistence and decrease in organizations. These systems combine software, hardware and IS which are deployed autonomously within an organization or department without the participation of the IT department (Haag & Eckhardt, 2017) and are increasingly common in organizations. They have become unavoidable in the IS landscape of organizations and are major challenges for the governance of information systems, whose managers often seek to limit or eliminate them. Using a unique case study in a healthcare organization, we described the shadow IT implemented by practitioners to manage the digital pictures, as well as the IS governance issues. We focus reinforcement and disabling cycles of the shadow IT using the framework elaborated by Furstenau et al. (Furstenau et al., 2017).