2005
Cairn
Louis Sicking, « La Hollande dans l'État bourguignon », Revue du Nord, ID : 10670/1.0ut1ln
L’article décrit la lutte de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, pour le pouvoir en Hollande et l’intégration du comté dans l’État bourguignon naissant. La lutte entre l’héritière légitime du comté, Jacqueline de Bavière, et Philippe le Bon était liée aux conflits entres les Hoeken et les Kabeljauwen, qui pendant un siècle et demi ont régulièrement perturbé la société hollandaise. Dès son avènement comme comte de Hollande, Philippe a étendu sa politique de centralisation vis-à-vis de sa nouvelle acquisition tandis qu’il a également soumis l’administration et la justice régionale à un processus d’uniformisation et de burgondisation. Il nomma des allochtones à la fonction de stadhouder (gouverneur). La politique bien équilibrée de Philippe le Bon a diminué les tensions entre Hoeken et Kabeljauwen. Elle fut rompue par Charles le Téméraire dont la centralisation renforcée a causé des réactions particularistes qui culminèrent après sa mort en 1477 dans le Grand Privilège que sa fille Marie de Bourgogne a dû sceller pour être reconnue à la succession par les États généraux. Le gouvernement central, temporairement affaibli, n’a pas pu éviter la renaissance en Hollande des conflits entre Hoeken et Kabeljauwen en 1479 et la révolte du « Peuple du Pain et du Fromage » en 1491 et 1492. Mais finalement la politique de l’époux de Marie, l’archiduc Maximilien de Habsbourg, qui renforça la position de la noblesse hollandaise afin de l’engager dans l’intégration administrative de la Hollande dans les Pays-Bas bourguignons, a assuré la victoire du pouvoir princier.