« Ceci n'est pas une autobiographie » : identité et autobiographie en question dans Les années d'Annie Ernaux

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30 juin 2016

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Fabrice Florio, « « Ceci n'est pas une autobiographie » : identité et autobiographie en question dans Les années d'Annie Ernaux », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.0xghky


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Ce mémoire s'attache à définir le statut générique du livre Les Années d'Annie Ernaux, livre qu'elle définit elle-même à la fin de celui-ci, comme une « sorte d'autobiographie impersonnelle » elle le situe ainsi implicitement par rapport à une définition classique, traditionnelle de l'autobiographie, à savoir celle qui fonde le genre, la définition de Philippe Lejeune. Notre travail veut donc interroger l'originalité de ce livre, c'est-à-dire sa dimension de remise en question et de renouvellement du genre autobiographique lui-même, mais toujours en lien avec la question de l'identité ; un livre qui s'inscrit cependant dans la suite d'une œuvre caractérisée par le refus du roman et de la fiction. Sera donc tout d'abord abordée la question de la temporalité, à travers le refus d'une vision purement rétrospective de l'écriture autobiographique, et un attachement à l'historicité, et à l'Histoire ; nous verrons également comment la pratique diariste de l'auteure participe de ce refus de l'écriture rétrospective, comme modèle et comme matériau d'écriture de son livre. Sera par la suite étudié, relativement à la question de l'identité, le refus de l'auteure d'une identité purement personnelle comme origine du texte, et d'une identité perçue comme « même té ». « Autobiographie impersonnelle » selon les mots de l'auteure, qui se veut également autobiographie collective ; ici, « je » est « elle », « je » est l'autre, les autres, d'où l'intérêt pour le collectif, à travers par exemple le concept de mémoire collective, mais aussi à travers une écriture polyphonique, intégrant également la notion d'intertextualité. Enfin, nous nous attacherons à questionner le désintérêt de l'auteure pour une identité perçue dans sa dimension psychologique. Dans la continuité de ses livres précédents, nous verrons qu'il y a pour Annie Ernaux un refus explicite du psychologique, de l'explication, de la causalité dans l'explication d'un moi décrit sans intériorité ; refus qui va de pair avec une tentative de description objective du monde, de l'extériorité, mais également de ses propres souvenirs. Enfin, il nous semblera important de mettre en parallèle ce désir d'objectivité avec la lecture de la sociologie et sa méthode, par le biais du travail de Pierre Bourdieu, qui a eu une influence de premier ordre sur l’œuvre d'Ernaux, nous permettant ainsi de définir son écriture comme science humaine , mais également comme recherche. Entre refus de la forme romanesque et de l'autobiographie traditionnelle, Annie Ernaux a donc créé une forme hybride qui apparaît alors comme une forme renouvelée du roman dans le sens de Bakhtine et ce, par la polyphonie évidente du livre mais également pas la vision dialogique et donc langagière de l'identité qu'il met en valeur.

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