2020
Cairn
François Berquin, « Terreurs d’enfance. Notes désaccordées sur Paul Morand », Littérature, ID : 10670/1.0zov8w
Il n’est que d’ouvrir un livre de Paul Morand pour être aussitôt plongé dans un déluge de sons épouvantablement discordants. Cet auteur en effet va droit là où le monde craque, là où il explose sous l’effet notamment de révolutions et de contre-révolutions. Morand cependant donne à ces scènes d’extrême violence un tour étonnamment drolatique. Il est comme le spectateur amusé d’un petit théâtre où les dictateurs les plus féroces ressemblent à des enfants déchaînés. On se demandera s’il s’agit ainsi de déréaliser l’Histoire des hommes (une Histoire à laquelle il a lui-même parfois été directement mêlé) ou alors de faire sa part, comme on fait la part du feu, à ce que l’enfance, selon lui, a toujours d’inhumain.