9 juillet 2020
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Cécile Mitéran, « Dire je chez Rosetta Loy : diversité des voix entre récit de vie et réflexion sur l'écriture de soi », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.153nsg
Ce travail est né d’un double constat : d’une part, celui de la forte homogénéité de l’œuvre de Rosetta Loy, née à Rome en 1931. D’autre part, bien que l’inspiration autobiographique de sa production romanesque ait souvent été soulignée, celui de l’absence d’une distinction nette de la part de la critique entre ses romans et ses écrits relevant de l’écriture de soi. C’est ce pan de son œuvre que nous avons voulu explorer, pour en souligner à la fois le caractère organique et la complexité. À partir de trois textes relevant, selon des formes diverses (autobiographie, autofiction, roman autobiographique, autoportrait…), de l’écriture du je - La porta dell’acqua (2001), La prima mano (2009), et Forse (2016) -, nous avons cherché à montrer comment se constituait un « espace autobiographique » (Philippe Lejeune) au féminin, à l’intérieur duquel s’affirme un je polymorphe et problématique. Cette diversité générique, en effet, dénote un désir d’expérimentation, mais fait également écho aux questionnements sur l’écriture de soi qui ont caractérisé la seconde moitié du XXe siècle : il s’agit dès lors d’interroger la possibilité même de se raconter, de dénoncer les subterfuges de l’écriture autobiographique comme miroir de soi, d’interroger la valeur du je une fois qu’il devient objet littéraire.