Sur les rapports des classes populaires et moyennes à l’école (France, 1910-1950) : quelle « demande sociale » d’instruction prolongée ?

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2018

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Jean-Michel Chapoulie, « Sur les rapports des classes populaires et moyennes à l’école (France, 1910-1950) : quelle « demande sociale » d’instruction prolongée ? », Revue d’histoire moderne & contemporaine, ID : 10670/1.15zevz


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À partir de l’exploitation des réponses à une enquête par questionnaires réalisée vers 1980 sur l’entrée dans l’enseignement primaire supérieur entre 1910 et 1950, l’article offre une analyse du rapport des classes populaires et des fractions inférieures des classes moyennes à une scolarisation prolongée au-delà de l’enseignement primaire élémentaire. Il accorde ainsi une signification à la notion, sans contenu empirique précis, de « demande d’éducation » mobilisée pour expliquer la prolongation d’études des garçons issus de ces catégories sociales. Si une partie, vraisemblablement restreinte, des familles concernées a poursuivi un projet de mobilité sociale, comme cela était fréquemment affirmé à l’époque, une amélioration modérée de la condition économique, des emplois moins exigeants physiquement, une sécurité plus grande dans l’emploi, ou simplement un accès à celui-ci dans les administrations ou de grandes industries, quand l’entreprise familiale était réservée à un autre enfant, ou que son déclin était anticipé, semblent des objectifs plus caractéristiques de la prolongation des études, à côté d’une fréquente soumission aux conseils et aux pressions des personnels de l’école. L’obtention de bourses, ainsi que l’action sur le terrain des administrateurs et des enseignants, ont été ainsi souvent décisives pour assurer un accès aux études prolongées, comme lors des prolongations ultérieures d’études également favorisées par les « goûts » acquis au cours de celles-ci.

Why did families from the working and lower middle classes prolong the studies of their sons beyond the age of 12 (the end of compulsory schooling) in écoles primaires supérieures and cours complémentaires between 1910 and 1950? This paper, grounded on a 1970s survey of former French male students, aims to reveal the different meanings of such continuing education, often classified under the non-specific category « social demand » in these surveys. Contrary to what has generally been assumed since 1960, only a not so large fraction of the families had a clear aim of social mobility for their sons. For many of the families, the main aim was only a vaguely defined moderate improvement of economic conditions: less physically demanding jobs, better job security and access to stable jobs in administrations or large companies when the family business was reserved for another child or when its decline was anticipated. The advice of teachers and of school principals was often decisive as some parents were originally reluctant to accept the prolongation of schooling, as well as the award of a scholarship at age of 12. The same was also true later in their academic studies, which were often encouraged by teachers and administrators and an acquired taste for studying.

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