2017
Cairn
Bernard Gangloff, « Le statut normatif des comportements de citoyenneté organisationnelle », Question(s) de management, ID : 10670/1.16l6j8
Les CCO constituent un élément régulièrement examiné par les responsables hiérarchiques lors de l’évaluation de leurs subordonnés. Nous faisons ici l’hypothèse que les salariés manifestant des CCO vont être valorisés par leurs supérieurs hiérarchiques, et que cette valorisation, qui rappelle la notion de norme sociale, permet d’attribuer aux CCO un statut normatif.Trois populations (des cadres hiérarchiques, des salariés non cadres et des étudiants) ont répondu à un questionnaire de citoyenneté organisationnelle. Les cadres devaient indiquer, pour chaque item, si ils apprécieraient (ou non) qu’un salarié adopte le comportement présenté dans l’item ; les non cadres cochaient le degré selon lequel chaque proposition correspondait à une conduite qu’ils avaient coutume d’adopter, et les étudiants indiquaient les items à cocher par un salarié pour être bien vu (vs mal vu) de son supérieur hiérarchique.Notre hypothèse est confirmée : les cadres valorisent significativement les conduites de citoyenneté. On remarque aussi que l’adoption de ces conduites est effective chez les non cadres, ce qui signifie, considérant que l’auto-présentation sous consigne neutre est souvent productrice de désirabilité sociale, une clairvoyance des salariés quant à cette valorisation. On constate aussi que cette clairvoyance est directement confirmée par le fait que les étudiants, futurs salariés, sont effectivement conscients de cette valorisation. Il est enfin observé que certaines dimensions des CCO sont davantage appréciées que d’autres, avec quelques variations selon la population examinée. Ces données sont discutées sous un angle conceptuel et appliqué.