Pourquoi non ? Quand l’opposition s’installe chez l’enfant

Résumé Fr En

Les conduites d’opposition chez l’enfant constituent un motif de consultation très fréquent. Chez ces enfants, la phase d’opposition ordinaire de la deuxième année semble se perpétuer, les interactions parents/enfant s’inscrivant dans un cercle vicieux difficile à briser où l’opposition de l’un contrarie l’autorité des autres. Ces difficultés sont décrites par le dsm-5 comme troubles oppositionnels avec provocation, mais, au-delà de la description d’un comportement manifeste, il importe de chercher à comprendre le sens de l’opposition pour l’enfant et sa famille. Après un rappel des travaux de Spitz sur le non comme première abstraction, modalité d’affirmation de soi et troisième organisateur développemental, les auteurs exposent deux cas cliniques illustrant cette problématique. Outre l’affirmation de la dimension intersubjective de l’opposition qui opère comme une défense du moi, quelques caractéristiques sont soulignées comme la difficulté pour l’enfant à sortir de la phase d’opposition développementale par une identification à l’agresseur introjective et le recours à une identification à l’agresseur projective. Les défaillances de l’environnement telles que le manque de fiabilité de l’objet entraînent une fragilité des assises narcissiques, des troubles de l’attachement. La défaillance de l’imago paternelle ne permet pas d’entrer dans la triangulation et le recours défensif à une relation d’emprise cherche à maîtriser l’objet. Quelques pistes thérapeutiques sont abordées en conclusion.

Oppositional behaviours in the child are a very frequent reason for consultations. With these children, the ordinary phase of opposition in the second year seems to continue and the parent/child interactions are caught up in a vicious circle that is difficult to break, in which the oppositional attitude of the child thwarts the authority of the parents. These difficulties are described by the dsm5 as oppositional defiant disorders but, beyond describing a manifest form of behaviour, it is important to try to understand the meaning of the opposition for the child and his/her family. After recalling Spitz’s studies on the “no” gesture as a first abstraction, a form of self-affirmation and the third developmental organiser, the authors present two clinical cases illustrating this issue. Apart from affirming the intersubjective dimension of opposition which serves as an ego-defence, a number of characteristics are highlighted such as the difficulty for the child to emerge from the developmental phase of opposition through an introjective identification with the aggressor and recourse to a projective identification with the aggressor. Environmental failures such as the object’s lack of reliability lead to a weakening of narcissistic foundations and to attachment disorders. The weakness of the paternal imago impedes entry into triangulation and defensive recourse to a relationship of mastery seeks to control the object. A number of therapeutic approaches are discussed in conclusion.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en